Revue de presse Russie – Service d’information TASS
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, effectue une tournée en Asie centrale, notamment au Tadjikistan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan, au Turkménistan et au Kazakhstan. Selon Nezavissimaïa Gazeta, il s’y rend « avec une nouvelle stratégie pour le développement de la région, qui vise à réduire l’influence de la Russie » dans ces pays. Londres est prêt à verser 50 millions de livres sterling au cours des trois prochaines années pour soutenir la souveraineté et l’indépendance des États d’Asie centrale, rapporte ce journal russe. Et une nouvelle initiative du British Council visant à promouvoir la langue anglaise dans les pays de la région a aussi été présentée.
Pour le politologue Assilbek Eguemberdiev, Londres rejoint activement la lutte d’influence qui se joue en Asie centrale et entend « contrer non seulement la Russie, mais aussi la Chine ». Pour causes, « des pays comme le Tadjikistan et le Kirghizistan sont très dépendants des forces extérieures » en raison de la situation socio-économique désastreuse de ces pays. Au même moment, note l’expert, « le soft power russe, quant à lui, est en déclin et le russe en tant que langue étrangère perd de sa popularité au profit de l’anglais ».
Dans le contexte de la situation géopolitique actuelle, cette visite de Cameron « vise manifestement à irriter la Russie et la Chine », analyse pour sa part Alexandre Vorobiov, chercheur à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie. Outre les avantages économiques pour les pays de l’Asie centrale, « cette coopération leur permet de diversifier leurs liens en matière de politique étrangère et de maintenir une politique multivectorielle, créant ainsi un contrepoids à l’influence de Moscou et de Pékin ».