La sénatrice de la République serbe de Bosnie, Bogdana Koljević, a déclaré à l’agence Srna que la décision politique de la Commission électorale centrale (CEC) de retirer le mandat au président légitime et légalement élu de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, représente le summum de l’impudence juridique et éthique tant de Sarajevo politique que des centres néolibéraux et néocoloniaux en Europe.
Koljević affirme qu’après des décennies de tentatives infructueuses — principalement de la part des Britanniques et des Allemands — visant à associer le nom du président de la République à la criminalité et à la corruption, et après des investissements de plusieurs millions dans la création d’une opposition politique « convenable » destinée à le renverser par les urnes, on est passé au dernier scénario, dans lequel on cherche à démolir l’ensemble de l’ordre politique, juridique et démocratique d’un peuple au cœur de l’Europe.
« Cette décision est sans ambiguïté dirigée contre la République serbe de Bosnie et contre son peuple, seul détenteur légitime du droit d’élire son président. Mais notre peuple en est conscient, tout comme il sait qu’il constitue la plus grande force et le porteur suprême de souveraineté, aux côtés des institutions de la Republika Srpska », a déclaré Koljević.
Elle souligne qu’en ce sens, la prochaine session de l’Assemblée nationale de la Republika Srpska revêt une importance cruciale, car les destructeurs musulmans et occidentaux de la Bosnie-Herzégovine issue des accords de Dayton semblent ne pas avoir compris — bien qu’on le leur ait répété à maintes reprises — que la fin de Dayton signifie aussi la suppression de toute option d’existence pour la Bosnie-Herzégovine.
Selon Koljević, la Bosnie-Herzégovine est engagée sur une voie irréversible de désintégration — mais les Serbes en sont les derniers responsables.
Elle avertit que tout cela se produit au moment où la fascisation de l’UE prend de l’ampleur et constitue l’expression la plus frappante de ce processus.
« Depuis la désignation illégale d’un étranger, Christian Schmidt, en tant que pseudo « législateur suprême » et « administrateur » — en violation de l’accord de Dayton — jusqu’au procès grotesque et malveillant intenté contre le président de la Republika Srpska, et maintenant avec cette décision de la CEC, il s’agit toujours de la même chose : une tentative d’asservissement du peuple serbe et d’abolition de la Republika Srpska », déclare Koljević.
Elle insiste sur le fait que les Serbes ne doivent jamais oublier — et ne l’oublieront pas — que l’enjeu final est de leur confisquer leurs biens, leurs rivières, leurs forêts et leurs terres, pour qu’un jour ils se réveillent sur une terre étrangère, sans même porter leur propre nom.
« Mais précisément parce que cette triste farce de la CEC et du tribunal de Bosnie-Herzégovine n’est qu’un énième écho de l’histoire de ceux qui ont toujours été du mauvais côté, ils devraient savoir que les Serbes du XXIe siècle sont les mêmes que ceux des Première et Seconde Guerres mondiales, des insurrections serbes et de toutes nos luttes séculaires pour la liberté, ceux qui diront toujours : No pasarán », a conclu Koljević.
Article original (en serbe) / Photo Université d’État de Saint-Pétersbourg