Le Kenya fournit des munitions aux Forces de soutien rapide du Soudan

NAIROBI, 16 juin. /TASS/. Le Kenya fournit des munitions au mouvement des Forces de soutien rapide (FSR), qui s’oppose aux unités de l’armée, a déclaré le journal kényan Daily Nation.

Une enquête de six mois menée par les journalistes du journal a révélé que des munitions portant des marques liées au ministère kényan de la Défense se trouvaient à Khartoum, la capitale soudanaise dévastée par la guerre, dans d’anciens entrepôts gérés par les Forces de soutien rapide. « La situation soulève de sérieuses questions quant au rôle potentiel du Kenya dans le conflit qui a ravagé le pays, non pas en tant qu’intermédiaire de paix neutre, mais en tant que fournisseur potentiel d’armes aux Forces de soutien rapide », souligne le journal. Le ministère kényan de la Défense lui-même, après avoir examiné les preuves dont disposait le Daily Nation, a démenti l’information et souligné qu’il s’engageait à respecter la loi.

Selon le journal, ce n’est pas la première fois que le Kenya est associé aux FSR. Par exemple, il y a quelques mois, une conférence s’est tenue à Nairobi au cours de laquelle le mouvement et les groupes alliés qui s’opposent à l’armée soudanaise ont accepté de signer « une charte fondatrice du Soudan ». Les autorités soudanaises y ont vu une tentative de créer un gouvernement parallèle et d’intensifier la confrontation. Le ministère kényan des Affaires étrangères a rejeté ces allégations, soulignant que le pays ne faisait que fournir une plateforme neutre pour le dialogue.

Les Nations unies et les États-Unis ont également averti que le soutien aux Forces de soutien rapide, que ce soit sur le plan diplomatique ou militaire, sapait les efforts de paix et violait l’embargo sur les armes. L’Union africaine a exprimé des préoccupations similaires, soulignant que les liens éventuels du Kenya avec des Forces de soutien rapide pourraient compliquer les efforts de médiation et faire dérailler les initiatives de paix.

La situation au Soudan s’est aggravée en avril 2023 en raison de désaccords entre Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté du pays et commandant de l’armée, et Mohamed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide. Les affrontements qui ont commencé à Merowe et à Khartoum se sont rapidement étendus à d’autres régions du pays. Le conflit a fait, selon diverses sources, entre 20.000 et 130.000 morts, des dizaines de milliers de blessés et des centaines de milliers de sans-abri.