Kenya: la Fondation Ford dément toute implication dans les manifestations

NAIROBI, 16 juillet. /TASS/. La Fondation Ford a nié toute implication dans les manifestations antigouvernementales au Kenya après les accusations formulées par le président du pays, William Ruto. Ce dernier a affirmé la veille que l’organisation caritative américaine était à l’origine du mouvement de protestation dans le pays. Tous ceux qui sont impliqués dans l’anarchie au Kenya doivent être tenus responsables, a-t-il ajouté.

« Nous ne finançons ni ne parrainons les récentes manifestations contre le projet de loi de finances et avons une politique strictement non partisane pour toutes nos subventions », a déclaré l’organisation à l’Agence France-Presse (AFP) au sujet de ces accusations.

Mise en place en 1936 par Edsel Ford, le fils d’Henry Ford, fondateur de la Ford Motor Company, l’organisation opère partout dans le monde et se pose pour objectif de défendre la justice sociale et les valeurs démocratiques. Elle a ainsi accordé au cours des dernières décennies des subventions à différents groupes kenyans de défense des droits de l’homme.

Les protestations contre la hausse des impôts, dont les participants exigeaient également la démission du président, ont commencé au Kenya le 18 juin pour s’intensifier le 25, lorsque les manifestants ont incendié les sièges du parlement et du conseil municipal de la capitale. Selon la Commission kenyane des droits de l’homme (KHRC), le soulèvement a fait 39 morts et plus de 350 blessés depuis le 18 juin. William Ruto a déclaré qu’il était au courant de 19 décès. De nouvelles manifestations sont prévues pour le 16 juillet.

Le projet de loi prévoyait une majoration de la TVA sur les transports, les vivres et les communications mobiles, selon les mesures recommandées par le Fonds monétaire international (FMI). Le président du Kenya a retiré le projet de loi, mais a prévenu que cette mesure obligerait le gouvernement à emprunter jusqu’à 1.000 milliards de shillings kenyans (environ 7 milliards d’euros) sur les marchés étrangers. La dette publique du pays s’élève à un équivalent de plus de 70 milliards d’euros, soit environ 70% du PIB.