Le 26 septembre marque la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.
Création et objectif de la Journée
La Journée a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies le 5 décembre 2013 (résolution 68/32) afin de sensibiliser le public à la menace que représentent les armes nucléaires et de mobiliser les efforts internationaux pour parvenir à un monde exempt de ces armes. Les Nations unies rappellent que la priorité absolue de l’organisation est de parvenir à un désarmement nucléaire mondial.
Armes nucléaires dans le monde
Les États-Unis ont été le premier pays à développer l’arme nucléaire. En testant un engin atomique au plutonium en juillet 1945 et en larguant des bombes atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki en août de la même année, les États-Unis ont lancé une course aux armements nucléaires. En 1949, l’URSS a procédé à son premier essai de l’arme nucléaire, en 1952 le Royaume-Uni, en 1960 la France et en 1964 la Chine. En 1974, l’Inde a rejoint le club nucléaire, en 1998 le Pakistan et en 2006 la Corée du Nord.
En 1962, lorsqu’a éclaté la crise des missiles de Cuba (l’une des phases les plus aiguës de la guerre froide, au cours de laquelle l’URSS et les États-Unis ont été au bord de l’apocalypse nucléaire), les États-Unis disposaient de 26.000 ogives, contre 4.000 pour l’URSS, selon la Fédération des scientifiques américains (FAS). Moscou et Washington ont ensuite pu se mettre d’accord sur certaines limites à la croissance des arsenaux nucléaires. Cependant, les stocks d’armes nucléaires ont continué à croître et les vecteurs ont été améliorés. En 1987, le nombre d’ogives nucléaires dans le monde était estimé à environ 63.000, dont plus de 39.000 en URSS et plus de 21.000 aux États-Unis.
Avec la fin de la guerre froide, le financement destiné au développement et à l’entretien des armes nucléaires a été revu à la baisse. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), début 2023, les arsenaux des pays du monde compteraient 12.512 ogives nucléaires. La Russie et les États-Unis en détiennent environ 90%, soit respectivement 5.889 et 5.244. La Chine en détient 410, la France 290, le Royaume-Uni 225, le Pakistan 170, l’Inde 164, Israël environ 90 (Israël ne confirme ni n’infirme officiellement la possession d’armes nucléaires) et la Corée du Nord 30.
Efforts visant le désarmement nucléaire
L’élimination des armes nucléaires a fait l’objet de la première résolution de l’Assemblée générale en 1946. Depuis 1959, cette question figure à l’ordre du jour de toutes les sessions de l’Assemblée générale des Nations unies. Depuis 1975, c’est la principale question abordée lors des conférences d’examen organisées à l’ONU par les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP, signé en 1968, 191 parties). En 1978, une session spéciale de l’Assemblée générale sur le désarmement a désigné le désarmement nucléaire comme une priorité. En 1996, l’Assemblée générale a approuvé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Ce traité interdit toute explosion expérimentale de dispositifs nucléaires, y compris à des fins pacifiques, dans tous les domaines – dans l’atmosphère, dans l’espace, sous l’eau et sous terre. Il n’est pas encore entré en vigueur, car il doit être ratifié par les 44 pays énumérés dans l’annexe du TICE: il s’agit d’États qui possèdent des armes nucléaires ou qui ont la possibilité d’en développer (leur liste est basée sur les données de l’AIEA). À l’heure actuelle, 35 États figurant sur cette liste, ont ratifié le traité. La Russie a révoqué sa ratification en automne 2023. L’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord n’ont pas signé le document. Les États-Unis, la Chine, l’Égypte, Israël et l’Iran l’ont signé mais ne l’ont pas ratifié.
L’initiative la plus récente des Nations unies sur la question du désarmement universel nucléaire a été le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de 2017, qui prévoit une interdiction totale de ces armes. Il a été ouvert à la signature le 20 septembre 2017, mais les États du club nucléaire ont refusé d’y participer.
Outre les efforts internationaux, les accords bilatéraux de limitation des armements stratégiques offensifs entre les États-Unis et l’URSS/Russie ont joué un rôle majeur dans le désarmement nucléaire. Le traité le plus récent, New Start, a été signé en 2010 et prolongé de cinq ans le 3 février 2021. Le 21 février 2023, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation au traité New Start. Le dirigeant russe a souligné que cette mesure ne signifiait pas un retrait complet. Avant de revenir sur la question de la poursuite des activités dans le cadre du New Start, la Russie devait comprendre comment les arsenaux de l’Otan seraient comptabilisés. Cependant, lors des contacts de juin 2023, Moscou et Washington sont convenus de continuer à échanger des notifications sur les exercices majeurs des forces stratégiques, les tirs de missiles balistiques basés à terre et les tirs de missiles balistiques sous-marins, et ont réaffirmé leur détermination à adhérer aux limitations quantitatives du traité.
Moscou ne riposte pas avec des armes nucléaires aux attaques extérieures, se rendant bien compte du danger et de l’irréversibilité de tel acte, et fait preuve de patience, bien que cette dernière ne soit pas infinie, a mis en garde le 14 septembre dernier le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, Dmitri Mededvev. Selon lui, il existe des prémisses formelles pour une utilisation par la Russie d’arme nucléaire, que l’ensemble de la communauté mondiale comprend et qui sont conformes à la doctrine de dissuasion nucléaire russe. Il s’agirait entre autres de l’attaque des forces armées ukrainiennes contre la région russe de Koursk, a précisé le responsable russe.