TEL AVIV, 5 avril. /TASS/. Le cabinet militaire israélien a autorisé la livraison temporaire d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez, dans le nord de l’enclave palestinienne, a rapporté la station de radio Kan.
Selon ses informations, le cabinet militaire a également autorisé une augmentation de l’aide jordanienne à la bande de Gaza, acheminée par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud-est de l’enclave.
Pour rappel, lors d’une conversation téléphonique avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le président américain Joe Biden a clairement indiqué que si la situation dans la bande de Gaza ne changeait pas, il devrait reconsidérer sa politique sur le conflit au Moyen-Orient. John Kirby, coordinateur des communications stratégiques au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, l’a déclaré lors d’un point-presse.
« Le président a clairement indiqué que s’il n’y a pas de changement dans la protection des civils sur le terrain, s’il n’y a pas de changement dans le volume d’aide humanitaire qui arrive [dans la bande de Gaza], s’il n’y a pas d’évolution vers un cessez-le-feu qui permette la libération des otages et l’acheminement d’une aide plus importante, il devra reconsidérer sa politique à l’égard [du conflit à] Gaza », a souligné M. Kirby.
M. Kirby a déclaré que M. Biden avait fait part à M. Netanyahou de ses préoccupations concernant l’évolution de la situation à Gaza à la suite de l’attaque de l’armée israélienne contre des travailleurs humanitaires. « Je qualifierais cet appel de très direct, très professionnel, de part et d’autre. Le président s’est dit profondément préoccupé par l’évolution de la situation. Et à vrai dire, il a déclaré au cours de la conversation que nous étions prêts à reconsidérer nos approches politiques », a-t-il expliqué.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré le 7 février que les militaires avaient reçu l’ordre de se préparer au début des combats à Rafah, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. Deux jours plus tard, il a ordonné à l’armée d’élaborer un plan d’évacuation des civils et d’élimination des quatre bataillons palestiniens du Hamas restant dans la ville. Dans la nuit du 11 au 12 février, les médias arabes ont annoncé que les forces armées israéliennes avaient porté des frappes massives sur Rafah. Selon la chaîne Al Mayadeen, 100 personnes ont été tuées et plus de 230 blessées.
La situation au Moyen-Orient s’est brusquement dégradée le 7 octobre après une attaque lancée par le Hamas depuis la bande de Gaza contre le territoire israélien, attaque qui a été accompagnée de massacres d’habitants des localités frontalières et de la prise d’otages. Israël a imposé un blocus total de la bande de Gaza et a commencé à porter des frappes contre cette dernière et contre certaines régions du Liban et de la Syrie. Le matin du 1er décembre, l’armée israélienne a accusé le mouvement Hamas d’avoir violé la trêve en vigueur depuis le 24 novembre et a annoncé reprendre les hostilités dans la bande de Gaza. L’Autorité palestinienne a imputé la responsabilité de la relance de l’agression israélienne aux États-Unis.