Indépendance du Togo

DOSSIER TASS. Le 27 avril est la date du 64e anniversaire de la reconnaissance de l’indépendance du Togo. TASS a rédigé un dossier sur l’histoire du pays.

Période précoloniale

À cette époque, le territoire du Togo est peuplé de colons venus des États voisins d’Ashanti (à l’ouest) et du Dahomey (à l’est). Avec l’arrivée des marins européens sur les côtes du Togo – à partir du milieu du XVe siècle – la partie sud du territoire devient un grand centre de traite d’esclaves. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, plusieurs grandes associations politiques à fort pouvoir centralisé se forment sur le territoire de l’actuel Togo.

Période coloniale

En 1884, le commissaire impérial allemand Gustav Nachtigal signe avec le roi de l’ethnie Ewe, Mlapa III, un accord pour établir le protectorat allemand sur une grande partie du territoire togolais. L’année suivante, les droits de l’Allemagne au protectorat sur le Togo sont garantis par une déclaration franco-allemande. Au début de la Première Guerre mondiale, les troupes britanniques et françaises sont introduites sur le territoire togolais. Après la capitulation de l’armée allemande, le territoire du protectorat est partagé entre le Royaume-Uni et la France. En 1919, la Société des Nations remet à ces deux pays des mandats pour gouverner respectivement l’ouest et l’est du Togo. La division du Togo est fixée par la Société des Nations en juillet 1922. Après la Seconde Guerre mondiale, un régime international de tutelle de l’ONU est établi sur le Togo britannique et le Togo français. À l’issue d’un référendum tenu en 1956, le Togo britannique rejoint la colonie britannique de Côte d’Or (République du Ghana depuis 1957). La même année, le Togo français, également à l’issue d’un référendum, est proclamé république autonome dans la composition de l’Union française.

Indépendance

La République du Togo proclame son indépendance le 27 avril 1960 pour devenir République togolaise en 1962. Le 9 avril 1961, le pays adopte lors d’un référendum sa première Constitution et tient des élections au suffrage universel. Le premier président est Sylvanus Olympio, chef du parti Comité de l’unité togolaise. En janvier 1963, il est assassiné dans le cadre d’un coup d’État militaire. Le comité rebelle, formé d’officiers de l’armée et de la gendarmerie, remet le pouvoir au gouvernement civil de Nicolas Grunitzky, leader du parti Union démocratique des populations togolaises. Le 15 mai, Nicolas Grunitzky devient président lors d’une élection sans alternative. Cependant, la rivalité entre les groupes militaro-politiques et ethniques régionaux se poursuit dans le pays.

Le 13 janvier 1967, un groupe d’officiers réalise un nouveau coup d’État amenant au pouvoir le lieutenant-colonel Étienne Eyadéma Gnassingbé qui devient président, chef du gouvernement et ministre de la Défense. Un nouveau parti, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), est mis en place en novembre 1969 et reste l’unique parti qui est au pouvoir au Togo jusqu’en 1991. Le référendum de décembre 1979 adopte une nouvelle Constitution et les structures constitutionnelles du pouvoir sont rétablies en 1980. Étienne Eyadéma Gnassingbé est élu président lors d’une élection sans alternative en 1970 et réélu en 1986.

À la suite de manifestations antigouvernementales au début de 1991, il est contraint d’accepter la Charte des partis politiques qui rétablit le multipartisme. Le Comité d’action pour le renouveau (CAR), parti politique de l’opposition, voit le jour la même année. La conférence nationale de juillet-août 1991 limite considérablement les pouvoirs du président. Le pays voit se former le Haut Conseil de la République (structure législative regroupant les représentants de huit partis politiques) et un gouvernement de transition. Ces mesures n’apportent toutefois pas la réconciliation entre l’opposition et les dirigeants militaires; les manifestations se muent régulièrement en affrontements armés. En fin de compte, avec le soutien de l’armée et du Rassemblement du peuple togolais, le président freine les réformes démocratiques. En juin 1993, les autorités et l’opposition réussissent à conclure un accord pour organiser des élections législatives et présidentielle conformément à la nouvelle Constitution, mais au dernier moment l’opposition fait marche arrière. Étienne Eyadéma Gnassingbé est ainsi élu pour un nouveau mandat le 25 août 1993. Il est réélu également en 1998 et 2003, lorsque la présidentielle se tient avec la participation des principales forces de l’opposition.

Le Togo au XXIe siècle

Le 6 février 2005, au lendemain du décès du président, le parlement élit à ce poste son fils, Faure Gnassingbé, lui donnant ainsi la possibilité de diriger le pays jusqu’à la fin du mandat de son père, en 2008. Cependant, sous la pression de l’Union africaine, de l’Union européenne et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) – qui ont considéré une telle passation de pouvoirs comme un coup d’État militaire – Faure Gnassingbé cède la direction de l’État, le 26 février, au président de l’Assemblée nationale. Les élections qui ont lieu le 24 avril 2005 sont remportées par Faure Gnassingbé. Les violences qui éclatent après font plus de 400 morts et se poursuivent jusqu’en août 2006, lorsque les autorités et l’opposition s’entendent pour mettre en place un gouvernement d’union nationale. Faure Gnassingbé est par la suite réélu président en 2010, 2015 et 2020.

En 2022, le pays rejoint le Commonwealth.

Le 26 mars 2024, le parlement togolais adopte une nouvelle Constitution du pays qui modifie la structure gouvernementale et introduit le régime parlementaire à la place du régime présidentiel. Le 30 mars, le président la renvoie au parlement pour peaufinage.