Indépendance du Soudan du Sud

DOSSIER TASS. Le 9 juillet marque le 13e anniversaire de la déclaration d’indépendance du Soudan du Sud. TASS a préparé un dossier sur l’histoire du pays.

Période coloniale

Entre 1819 et 1822, la majeure partie du territoire des actuels Soudan et Soudan du Sud fut envahie par les Égyptiens. Comme l’Égypte faisait partie de l’Empire ottoman, ces terres furent également intégrées à l’État turc, tout en restant sous le contrôle de l’Égypte. Khartoum, fondée en 1822, devint la capitale de la colonie.

Après l’occupation britannique de l’Égypte en 1882, les deux pays signèrent en 1899 un accord concernant l’administration conjointe du territoire soudanais, qui prit le nom de Soudan anglo-égyptien, mais devint en fait une colonie britannique. Pour limiter l’influence islamique et arabe, les autorités coloniales mirent en place une administration séparée des régions du nord et du sud, en imposant en même temps le christianisme aux habitants du sud. Ainsi, le territoire de la colonie fut presque divisé en un nord arabo-musulman et un sud afro-chrétien.

En tant que partie de la République du Soudan

Le 1er janvier 1956, la colonie obtint son indépendance, et la République du Soudan est désormais formée. En 1958, suite à un coup d’État militaire, le Conseil suprême des forces armées, avec le général Ibrahim Abboud à sa tête, prit le pouvoir au Soudan. Son régime s’accompagnait de restrictions des libertés civiles. L’islamisation violente et la répression de l’opposition sud-soudanaise conduisirent à une confrontation armée entre les organisations militaires et politiques des résidents du sud et l’armée soudanaise. Le gouvernement de Gaafar Nimeiry, arrivé au pouvoir suite à un nouveau coup d’État militaire en 1969, accorda l’autonomie régionale aux régions du sud. L’accord d’Addis-Abeba de 1972, avec l’Éthiopie comme médiateur, octroya l’autonomie au sud en tant que partie d’un seul État.

Cependant, l’introduction de la loi islamique au Soudan en 1983, qui s’applique également aux provinces du sud, ainsi que les projets de réforme administrative qui affaiblissent l’autonomie régionale, déclenchent une nouvelle confrontation armée qui dégénère en une deuxième guerre civile (1983-2005). En 1983, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) est organisé en vue de mener la lutte des peuples du sud pour l’autodétermination.

Le 9 janvier 2005, les représentants du gouvernement et des rebelles signent un traité de paix à Nairobi en vue d’un règlement pacifique dans le sud du Soudan, où plus de 2 millions de personnes ont trouvé la mort au cours de deux décennies de conflit. Le 9 juillet 2005, une Constitution provisoire entre en vigueur pour une période de transition de six ans, faisant du chef du SPLM, John Garang, le président de la région autonome du Soudan du Sud. Après la mort de John Garang dans un accident d’avion le 30 juillet 2005, c’est Salva Kiir qui lui succède. Lors des élections de 2010, il est élu président de la région autonome du Soudan du Sud, ayant obtenu quelque 93% des voix. Riek Machar, qui s’est présenté en tandem avec lui, occupe le poste de vice-président.

Du 9 au 15 janvier 2011, un référendum est mené pour décider du futur statut de la région. 98,83% des participants au référendum votent pour l’indépendance du Soudan du Sud, et les autorités soudanaises reconnaissent officiellement ses résultats.

État indépendant

Le 9 juillet 2011, l’indépendance de la République du Soudan du Sud est déclarée, et Salva Kiir reste président. En juillet 2013, le gouvernement du pays et le vice-président Riek Machar, accusé de préparer un coup d’État, sont limogés par le chef de l’État. Cela aggrave considérablement la situation politique interne dans le pays et ouvre la voie à une série d’affrontements interethniques entre les Dinka, dont l’élite domine le gouvernement, et les Nuer, auxquels appartient Riek Machar. En décembre 2013, une mutinerie armée des partisans de Riek Machar se transforme en guerre civile, et les combats couvrent rapidement une grande partie du pays.

En août 2015, Salva Kiir et Riek Machar signent des accords de paix pour mettre fin aux combats et établir un gouvernement de coalition d’unité nationale pour une période de transition. Malgré ce traité, les affrontements entre les parties reprennent le 7 juillet 2016. De nouveaux accords sont conclus en juin 2018, mais ce n’est qu’en septembre que la paix définitive est conclue par les parties. Selon ce document, Riek Machar devient de nouveau vice-président, un nouveau gouvernement avec la participation de l’opposition doit être formé, une réforme administrative a lieu, alors que les anciens rebelles sont intégrés dans les forces armées du pays. Le 22 février 2020, le président Salva Kiir nomme Riek Machar premier vice-président du pays. Le 12 mars, un nouveau gouvernement d’unité nationale pour une période de transition commence son travail.

Selon les estimations de l’ONU, au cours du conflit, au moins 50.000 personnes sont mortes au Soudan du Sud, et 3,4 millions ont été forcées de fuir leurs foyers. Plus de 2 millions d’habitants ont été déplacés vers les pays voisins, à savoir l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie et le Soudan.

Système politique

Le Soudan du Sud est une république présidentielle. La Constitution de transition du 9 juillet 2011, amendée le 19 novembre 2015, est en vigueur. Le président, qui dirige également le gouvernement du pays, est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, avec la possibilité de briguer un second mandat.