Indépendance du Niger

DOSSIER TASS. Le 3 août, le Niger fête les 64 ans de son indépendance. À cette occasion, TASS a rédigé un dossier sur l’histoire du pays.

Ancienne colonie française

À l’issue de la conférence de Berlin de 1884-1885, les hauts du fleuve Niger ont été proclamés comme partie de la sphère d’influence de la France. Suite à plusieurs expéditions, le Territoire militaire de Zinder (le Territoire militaire du Niger à partir de 1910) ayant la ville de Zinder dans son centre a été formé en 1900. Cette entité est entrée dans la colonie Haut-Sénégal et Niger, territoire de l’Afrique-Occidentale française. En 1922, le Niger est devenu une colonie isolée dans le cadre de cette dernière, tandis que son centre administratif a été transféré à Niamey en 1926. Les actions des colonisateurs ont provoqué une résistance acharnée de la population locale et une série d’insurrections importantes, notamment en 1906, en 1914-1916 et en 1922.

En 1946, le Niger a reçu le statut de territoire d’outre-mer au sein de la Communauté française. Ses habitants avaient donc le droit de former des syndicats et des partis politiques, ainsi que de se faire élire aux organes de pouvoir locaux. La même année, le pays a vu apparaître sa première organisation politique: le Parti progressiste nigérien (PPN). En 1951, son aile radicale s’est transformée en Union des forces populaires pour la démocratie et le progrès (Sawaba à partir de 1958) qui promouvait l’abolition du travail forcé et les libertés démocratiques (interdite en 1958).

L’indépendance

En septembre 1958, le pays a organisé un référendum se soldant par la proclamation du Niger en tant que république au sein de la Communauté française le 18 décembre. Le 3 août 1960, le Niger est devenu complètement autonome. En novembre 1960, l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle Constitution établissant une république présidentielle. Le premier chef d’État a été le dirigeant du PPN Hamani Diori (réélu en 1965 et en 1970). Selon les accords signés avec la France en 1961, l’ancienne métropole gardait le contrôle du commerce extérieur, des finances et de la défense du Niger, alors que des bases militaires françaises demeuraient sur le territoire du pays. En 1964-1965, les partisans du parti Sawaba ont mené en vain une lutte armée contre le gouvernement.

En 1968-1974, le Niger a été frappé par une grave sécheresse qui a détruit son économie et a menacé de famine la moitié de sa population. Dans ce contexte, un coup d’État militaire a eu lieu le 15 avril 1974. Le pouvoir a été repris par le Conseil militaire suprême mené par le colonel Seyni Kountché. Les nouvelles autorités ont obtenu une révision des accords avec la France et le retrait de ses troupes.

En décembre 1992, un référendum a adopté une nouvelle Constitution servant de base aux premières élections présidentielle et législatives en février-mars 1993. Le nouveau président a été Mahamane Ousmane, dirigeant du parti social-démocrate Convention démocratique et sociale. Le 27 janvier 1996, il a été renversé par un coup d’État militaire mené par le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, dirigeant du Conseil de salut national. Ce dernier a été élu au poste de président la même année. Le 9 avril 1999, il a été assassiné, alors que le pouvoir a été repris par le Conseil de réconciliation nationale mené par Daouda Malam Wanké, commandant de la Garde présidentielle. En été 1999, ce dernier a introduit, par un décret, une nouvelle Constitution servant de base pour l’organisation des élections présidentielle et législatives en automne de la même année. Mamadou Tandja et son Mouvement national pour la société de développement (Nassara) ont émergé victorieux de ce scrutin.

En mai 2009, Mamadou Tandja a dissous le parlement et a assumé des pouvoirs d’urgence pour tenter en juin d’imposer des amendements à la Constitution prévoyant la prolongation de son mandat présidentiel jusqu’à la fin de 2012 et lui permettant de se présenter pour la troisième fois à la présidentielle. Le 4 août 2009, ces amendements ont été entérinés par un référendum malgré des protestations massives. Le 18 février 2010, le pays a fait face à un coup d’État militaire mené par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, présidé par Salou Djibo. La présidentielle du 12 mars 2011 s’est soldée par la victoire de l’opposant Mahamadou Issoufou, dirigeant du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme. Le 7 avril 2011, le pouvoir a été officiellement transmis au nouveau président. Le 21 février 2016, Mahamadou Issoufou a été réélu pour son second mandat. Le 21 février 2021, son camarade de parti Mohamed Bazoum a gagné au second tour de la présidentielle avec 55,6% des voix.

Le 26 juillet 2023, au Niger, un groupe de militaires de la Garde présidentielle s’est mutiné et a annoncé la destitution du président Mohamed Bazoum. Pour gouverner le pays, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a été créé, dirigé par le commandant de la Garde présidentielle, Abdourahamane Tchiani. À l’issue du sommet du 30 juillet, la Cédéao a imposé des sanctions contre le Niger et exigé la libération de M. Bazoum, menaçant de recourir à la force. Les autorités du Burkina Faso et du Mali ont déclaré dans un communiqué commun qu’elles avaient l’intention de considérer toute intervention militaire au Niger comme une déclaration de guerre à leur encontre. Elles ont promis de « prendre des mesures d’autodéfense en appui aux forces armées et au peuple nigériens ».

En septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé une charte visant à créer une organisation de défense collective appelée Alliance des États du Sahel (AES). Le document fondateur indique que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties ». Le 28 janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur décision commune de quitter la Cédéao, avec effet immédiat. Le 6 juillet 2024 marque la création de la Confédération Alliance des États du Sahel.