Dossier TASS. Le 21 mars est la date du 35e anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la Namibie. TASS a rédigé un dossier sur l’histoire du pays.
La Namibie est un pays d’Afrique australe d’une superficie de 823.300 kilomètres carrés. Elle a des frontières communes avec l’Angola, le Botswana, la Zambie et l’Afrique du Sud et ses côtes sont baignées par les eaux de l’océan Atlantique. Le nom vient de la langue du peuple indigène Nama. Le pays compte 2,6 millions d’habitants. La capitale est Windhoek. La langue officielle est l’anglais.
Ère précoloniale
Les populations autochtones de la Namibie sont les Khoïsan qui étaient des chasseurs-cueilleurs. À partir du XVIe siècle, le territoire de l’actuelle Namibie est habité par des peuples d’éleveurs bantous (Ovambo, Tswana, Herero, Nama). En 1878, les Britanniques instaurent le contrôle sur le secteur de Walvis Bay et douze petites îles de la côte atlantique. Ils les annexent en 1884 à leurs possessions en Afrique du Sud. La même année, la majeure partie de l’actuelle Namibie est proclamée protectorat par l’Allemagne sous l’appellation Sud-Ouest africain allemand.
Période coloniale
La progression des colonialistes allemands se heurte à une résistance farouche de la population africaine. Les années 1904-1907 sont marquées par le plus grand soulèvement anticolonial des Herero et des Nama, qui est réprimé. Ces peuples sont expulsés vers des territoires désertiques et arides où 80.000 personnes meurent de faim et de soif (en 1985, les Nations unies déclarent ce crime équivalent à un génocide et en 2021 l’Allemagne a formulé des excuses). En 1914, l’Union sud-africaine (République d’Afrique du Sud depuis 1961) entre dans la Première Guerre mondiale aux côtés du Royaume-Uni et occupe en 1915 le Sud-Ouest africain allemand qui est remis en 1920 sous l’administration de l’Union sud-africaine en tant que territoire sous mandat de la Société des Nations.
Occupation et lutte pour l’indépendance
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Afrique du Sud refuse de remettre le Sud-Ouest africain sous la tutelle de l’ONU et le Sud-Ouest africain est soumis au régime de l’apartheid, celui de la discrimination raciale de la population noire. Dans les années 1960 et 1970, il est divisé en dix bantoustans: secteurs sous contrôle de l’Afrique du Sud peuplés de groupes ethniques autochtones.
Au début des années 1960, le territoire voit se développer un mouvement de libération nationale qui est dirigé par l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo) créée en 1960. Ce mouvement militaro-politique des peuples autochtones engage en 1966 une guérilla. La même année, les Nations unies retirent à l’Afrique du Sud son mandat pour la gestion de ce territoire qui passe l’année suivante sous la tutelle de l’ONU, cette dernière ayant reconnu la légitimité de la lutte armée pour l’indépendance. C’est en juin 1968 que, sur décision de l’Assemblée générale des Nations unies, le Sud-Ouest africain est rebaptisé Namibie.
En 1973, l’Assemblée générale reconnaît la Swapo comme « représentant unique et authentique du peuple namibien ». Cinq ans plus tard, le Conseil de sécurité approuve un plan qui prévoit d’accorder l’indépendance à la Namibie, mais pendant encore dix ans, l’Afrique du Sud évite de l’appliquer. Le gouvernement sud-africain tente de maintenir son contrôle sur le pays, en agissant par l’intermédiaire de forces politiques loyales envers lui et en recourant de temps à autre à des mesures militaires et policières.
Un tournant dans l’histoire du pays fut la participation de l’Afrique du Sud à la guerre civile en Angola (1975-2002) où le régime d’apartheid soutenait l’organisation rebelle Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) qui opérait contre les troupes gouvernementales appuyées par Cuba. En 1988, l’Afrique du Sud accepte de faire des concessions et, grâce à la médiation des États-Unis et de l’Union soviétique, signe un accord avec l’Angola et Cuba. Les lois racistes sont abrogées, les prisonniers politiques sont amnistiés et les dirigeants politiques de la Swapo rentrent dans le pays. Les premières élections législatives de l’histoire du pays, à l’Assemblée constituante (qui est depuis 1990 l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement), se tiennent du 7 au 11 novembre 1989 et sont remportées par la Swapo.
Namibie indépendante
Le 21 mars 1990, la Namibie est proclamée République indépendante. Le dirigeant de la Swapo, Sam Nujoma, prête serment le même jour en qualité de premier président du pays. Il est réélu en 1994 et 1999.
Tout au long de l’histoire de la Namibie indépendante, la situation politique interne dans le pays reste stable. La Swapo remporte toujours les législatives. Hifikepunye Pohamba a été élu président en 2004 et 2009 et Hage Geingob en 2014 et 2019 (tous deux dirigeants de la Swapo). Après la mort de ce dernier en février 2024, le pays est dirigé par le vice-président, Nangolo Mbumba, conformément à la Constitution. Les élections du 27 novembre 2024 sont remportées par Netumbo Nandi-Ndaitwah (également candidate de la Swapo). Elle prendra ses fonctions le jour de l’indépendance, le 21 mars 2025, et deviendra la première femme à la tête du pays.
La Banque mondiale (BM) classe la Namibie parmi les pays à revenu plus élevé que la moyenne par habitant (4.870 dollars par an en 2023). Son économie repose sur l’extraction de ressources naturelles, le tourisme et l’agriculture qui emploient jusqu’à 70% de la population. Le PIB en 2023 a atteint 12,4 milliards de dollars, la croissance économique a marqué 4,2%. La Namibie se classe 142e sur la liste de l’indice de développement humain (IDH), qui compte 191 pays.