Histoire du Cap-Vert

Dossier TASS. Il y a 50 ans, le 5 juillet 1975, le Cap-Vert proclamait son indépendance.

Colonie portugaise

Découvertes par les Européens au milieu du XVe siècle, les îles du Cap-Vert doivent leur nom à leur situation géographique, en face de la presqu’île du Cap-Vert, à l’ouest du continent africain. L’archipel, alors inhabité, est colonisé à partir de 1462, lorsque les Portugais fondent le premier établissement sur l’île de Santiago. La colonisation de masse commence en 1466, et les îles sont officiellement déclarées colonie portugaise en 1495.

Aux XVe et XVIe siècles, l’archipel devient un important centre de la traite des esclaves. Aux XVIIe-XIXe siècles, l’économie repose sur les plantations de coton, d’indigo, de maïs et de café, exploitant la main-d’œuvre servile d’origine africaine.

Dès 1650, les possessions portugaises de la côte ouest-africaine sont administrativement rattachées au Cap-Vert. Elles deviendront en 1879 une colonie distincte, la Guinée portugaise, future République de Guinée-Bissau (1973).

En 1951, dans le cadre d’une réforme de l’empire colonial, Lisbonne transforme le Cap-Vert en province d’outre-mer. Une autonomie limitée est accordée en 1972. L’année suivante, des élections sont organisées, mais seuls les citoyens portugais – moins de 10% de la population – ont le droit de vote.

Lutte pour l’indépendance

En 1956, un parti indépendantiste est fondé en Guinée portugaise. En 1960, il devient le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), avec pour objectif l’émancipation des deux territoires et la création d’un État unifié.

En 1963, le conflit se transforme en guerre de guérilla, concentrée en Guinée, où combattent de nombreux Cap-Verdiens.

Après la révolution des Œillets au Portugal en avril 1974, qui met fin à la dictature, le PAIGC engage des négociations avec les nouvelles autorités portugaises. Lisbonne reconnaît l’indépendance de la Guinée-Bissau (déjà proclamée unilatéralement en 1973), mais refuse son unification avec le Cap-Vert, qu’elle considère plus proche d’un statut d’autonomie dans le cadre portugais. En décembre 1974, à la suite de manifestations, le Portugal accepte cependant le principe d’une autonomie politique pour l’archipel.

Indépendance

Le 5 juillet 1975, le Cap-Vert devient une République indépendante. Aristides Pereira, secrétaire général du PAIGC et originaire de l’archipel, est élu président. Un régime de parti unique est instauré, le PAIGC devenant le parti au pouvoir au Cap-Vert comme en Guinée-Bissau.

Le gouvernement cap-verdien oriente sa politique vers le développement agricole, la création de coopératives, la nationalisation des banques et une régulation stricte des entreprises étrangères.

Le coup d’État de novembre 1980 en Guinée-Bissau met fin à l’unité du parti. La branche cap-verdienne fonde alors sa propre formation, le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV).

Le multipartisme est rétabli en 1990. En 1991, les élections législatives et présidentielle sont remportées par l’opposition, le Mouvement pour la démocratie (MPD). Antonio Mascarenhas Monteiro devient président. Une nouvelle Constitution, adoptée en août 1992, établit un régime semi-présidentiel.

Depuis, les alternances entre le MPD et le PAICV s’effectuent sans heurts majeurs. José Maria Neves (PAICV) est président depuis novembre 2021. Le premier ministre Ulisses Correia e Silva (MPD), en poste depuis 2016, a été reconduit après les élections de 2021.