LONDRES, 30 juillet. /TASS/. Le trafic illégal d’armes venant des États-Unis renforce l’influence des groupes criminels en Haïti et pourrait provoquer l’effondrement du gouvernement. C’est ce qu’a déclaré le ministre haïtien des Finances, Alfred Métellus.
« Il existe un risque élevé que les gangs armés prennent entièrement le contrôle de Port-au-Prince [la capitale] et s’emparent du pays », a-t-il affirmé dans une interview au Financial Times.
Selon le journal, une grande partie des armes légères utilisées par les groupes armés dans les affrontements avec la police et l’armée est introduite clandestinement depuis les États-Unis. Les trafiquants achètent ces armes en Floride, où leur commerce est faiblement encadré, avant de les expédier par voie maritime vers Haïti.
Toujours selon le média, ce flux d’armes américaines est tel que, dans de nombreux cas, les forces de l’ordre sont incapables de résister à des criminels lourdement armés.
La situation sécuritaire et humanitaire en Haïti s’est détériorée après l’assassinat dans la nuit du 7 au 8 juillet 2021 du président Jovenel Moïse, suivi d’un tremblement de terre survenu en août 2021, qui a emporté plus de 2.200 vies. Les gangs contrôlent une grande partie du pays, y compris 90% de la capitale Port-au-Prince (selon l’ONU). L’insécurité a déjà coûté la vie à au moins 8.000 personnes, et fait plus de 1,3 million de déplacés.
Depuis 2024, une mission internationale de soutien à la sécurité, dirigée par la police kényane, est déployée dans le pays. Mais selon ses responsables, elle n’a pas encore atteint ses objectifs en raison d’un manque d’effectifs et d’équipements. L’embargo sur les armes imposé par l’ONU en octobre 2022 n’a pas empêché les bandes d’importer clandestinement de l’armement.