La gouverneure de la Gagaouzie appelle Poutine à l’aider à sa libération

CHISINAU, 27 mars. /TASS/. La gouverneure de l’autonomie gagaouze, Evguenia Goutsoul, interpellée à Chisinau, a appelé le président russe Vladimir Poutine à faire pression sur les autorités moldaves pour obtenir sa libération.

« Au nom du peuple gagaouze, qui n’a jamais trahi ses amis historiques, nous nous adressons à vous pour vous appeler à utiliser tous les moyens diplomatiques, politiques et juridiques afin de faire pression sur les autorités moldaves pour que ces dernières mettent immédiatement fin aux persécutions politiques et que je sois libérée au plus vite », indique la responsable dans sa déclaration publiée sur sa chaîne Telegram.

Elle a qualifié d’absurdes et politiquement motivées les accusations qui lui avaient été présentées par Chisinau. « Mon interpellation sur des accusations absurdes et politiquement motivées n’est qu’un élément d’une campagne d’envergure cynique lancée par les autorités centrales moldaves pour détruire l’autonomie gagaouze et son statut juridique particulier, fixé par la loi fondamentale du pays, la Constitution de la Moldavie. C’est une attaque explicite sur nos droits et libertés, sur tout ce qui constitue l’essence de notre identité », a-t-elle précisé dans sa déclaration.

La gouverneure a également exhorté le dirigeant russe à exprimer son soutien explicite au statut particulier de l’autonomie faisant partie de la Moldavie. « Nous vous exhortons également en tant que dirigeant de la puissance qui a toujours défendu la justice, à exprimer votre soutien ferme et explicite au statut particulier de l’autonomie gagaouze faisant partie de la Moldavie », indique la responsable dans sa déclaration transmise via ses avocats.

Mme Goutsoul avait été interpellée mardi à l’aéroport de Chisinau par des officiers du Centre national de lutte contre la corruption (NCAC) et n’avait pas été autorisée à quitter le pays. L’année dernière, la responsable avait été accusée de fraude financière lors des élections en Gagaouzie. Son interpellation avait été condamnée par tous les partis d’opposition au parlement moldave.

Hier, le NCAC avait déclaré que des accusations seraient présentées à Mme Goutsoul et que le parquet général demanderait au juge de procéder à son arrestation.

La proclamation de la République gagaouze le 19 août 1990 avait donné lieu à un conflit que Chisinau avait essayé de régler par la force. Une effusion de sang avait pu être évitée grâce aux troupes soviétiques. Chisinau et Comrat avaient engagé des négociations, et en décembre 1994, le parlement moldave avait adopté une loi sur le statut particulier de l’autonomie gagaouze. Les relations entre Chisinau et Comrat s’étaient de nouveau détériorées après l’élection de Mme Goutsoul, politicienne d’opposition, à la fonction de gouverneure de l’autonomie.