CHISINAU, 31 mars. /TASS/. La gouverneure de l’autonomie gagaouze, interpellée à Chisinau, Evguenia Goutsoul, s’est adressée au président américain, Donald Trump, en annonçant les pressions sans précédent exercées par les autorités moldaves sur l’autonomie, et l’a appelé à aider pour que la situation ne dégénère pas en une guerre civile.
« Depuis la prison moldave n°13, je m’adresse au président américain Donald Trump. […] Je demande à monsieur le président des États-Unis, en tant que dirigeant d’une superpuissance, son soutien moral et politique. Votre présidence peut aider à empêcher l’autonomie de plonger dans un nouveau conflit civil et à mettre un terme à l’escalade provoquée par le régime du PAS [Parti action et solidarité au pouvoir] », indique le texte de la déclaration publiée sur la chaîne Telegram de Mme Goutsoul, qu’elle a transmise par l’intermédiaire de ses avocats.
Evguenia Goutsoul a été arrêtée le 25 mars à l’aéroport de Chisinau, alors que précédemment, elle avait effectué à plusieurs reprises des voyages d’affaires en Russie, en Turquie et dans d’autres pays. Le lendemain, le Centre national de lutte contre la corruption a annoncé que les procureurs allaient porter plainte contre elle et exiger que le tribunal ordonne son arrestation à titre préventif. Les autorités moldaves tentent de l’accuser d’être impliquée dans des fraudes financières lors des élections en Gagaouzie, qui auraient été commises par le parti d’opposition Sor. Mme Goutsoul qualifie ces accusations de fausses, soulignant que la présidente moldave Maia Sandu est derrière tout cela.
La proclamation de la République gagaouze le 19 août 1990 avait donné lieu à un conflit que Chisinau avait essayé de régler par la force. Une effusion de sang avait pu être évitée grâce aux troupes soviétiques. Chisinau et Comrat avaient engagé des négociations, et en décembre 1994, le parlement moldave avait adopté une loi sur le statut particulier de l’autonomie gagaouze. Les relations entre Chisinau et Comrat s’étaient de nouveau détériorées après l’élection de Mme Goutsoul, politicienne d’opposition, à la fonction de gouverneure de l’autonomie.
Photo Evghenia Gutul