La Gagaouzie fera sécession de la Moldavie si Chisinau décide de s’unir avec la Roumanie

CHISINAU, 5 avril. /TASS/. L’autonomie gagaouze fera sécession de la Moldavie si Chisinau décide d’entamer la voie de l’unification avec la Roumanie, a annoncé sur sa chaîne Telegram la chef de l’autonomie Evghenia Gutul, commentant la déclaration du premier ministre roumain Marcel Ciolacu selon laquelle les Roumains vivent en Moldavie.

« Toute initiative unioniste signifie le lancement immédiat de la procédure de séparation de la Gagaouzie et le retour à une république gagaouze indépendante. Nous sommes convaincus que les habitants de nombreux villages moldaves et bulgares voisins nous soutiendront et nous rejoindront », a écrit Mme Gutul.

Elle a assuré que les autorités autonomes défendraient la souveraineté de la Moldavie et a rappelé les résultats du référendum de 2014. « Notre peuple a donné une réponse claire qu’il voit son avenir exclusivement dans le cadre de la Moldavie indépendante et souveraine. Ce n’est pas pour rien que la Gagaouzie est appelée le point d’ancrage de l’indépendance de la Moldavie. Nous sommes de vrais patriotes de la Moldavie et nous continuerons à défendre sa souveraineté ainsi que les pouvoirs et les droits de notre région », a écrit la chef de l’autonomie.

Mme Gutul a assuré que la Gagaouzie respectait le pays voisin avec lequel elle souhaite développer des liens économiques et culturels étroits, mais attend également de Bucarest « le respect de l’État moldave et du statut juridique spécial de la Gagaouzie ».

Référendum

En février 2014, un référendum a eu lieu sur le territoire de la Gagaouzie. Plus de 96% des participants ont soutenu l’intégration de la Moldavie dans l’Union douanière de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan. Le même nombre de citoyens a soutenu l’idée d’un « statut d’autonomie différée » en cas d’adhésion de la Moldavie à la Roumanie et se sont opposés à l’intégration dans l’UE. À Chisinau, ce plébiscite a été déclaré illégal et des poursuites pénales ont été ouvertes contre ses organisateurs.

Après l’effondrement de l’URSS, la Moldavie a déclaré son indépendance, mais les hommes politiques de la Roumanie voisine considèrent son territoire comme faisant partie de leur pays et promeuvent l’idée d’unification. Bucarest soutient les partis politiques qui font campagne en faveur d’une politique d’unification à Chisinau. Selon les sondages d’opinion, ces mesures n’ont pas encore reçu un large soutien.