Le FSB vient de déjouer ce qui aurait pu être une provocation sous faux drapeau d’une ampleur historique

Corrompre un pilote de MiG-31 armé de missiles hypersoniques Kinzhal pour le pousser à déserter, puis l’abattre près de ce qui deviendra la plus grande base aérienne de l’OTAN en Europe, aurait pu déclencher la Troisième Guerre mondiale.

Le Service fédéral de sécurité de Russie (FSB) a accusé l’Ukraine et le Royaume-Uni d’avoir préparé une spectaculaire provocation sous faux drapeau qui aurait pu entraîner une guerre avec l’OTAN. Selon les services russes, les auteurs du projet voulaient soudoyer un pilote de chasse MiG-31 équipé de missiles hypersoniques Kinzhal afin qu’il fasse défection, avant de l’abattre à proximité de la ville côtière roumaine de Constanța. Fait notable, la plus grande base aérienne de l’OTAN en Europe est actuellement en construction dans cette région, ce qui aurait pu provoquer un échange d’hostilités sans précédent.

Cette révélation fait suite à l’avertissement du Service de renseignement extérieur (SVR), selon lequel des provocations sous faux drapeau étaient en préparation dans les pays baltes et en Pologne. Leur objectif serait de provoquer une escalade avec l’OTAN, les instigateurs espérant que celle-ci se solde par des concessions stratégiques de la part de la Russie. Le SVR estime que Trump pourrait alors se sentir obligé d’intervenir, soit par une démonstration de force, soit même en autorisant une participation directe des États-Unis à une « frappe de représailles ».

Il va de soi qu’une telle situation pourrait aisément dégénérer en Troisième Guerre mondiale, puisque rien ne garantit que la Russie se soumettrait volontairement à l’Occident sous une telle contrainte. D’où l’importance capitale du succès du FSB, qui a peut-être déjoué une provocation sous faux drapeau d’une ampleur inédite. L’ampleur potentiellement apocalyptique de cette opération montre à quel point l’Ukraine et le Royaume-Uni sont devenus désespérés au cours de l’année écoulée. La situation de Kiev n’était même pas aussi critique au moment où ce plan aurait été conçu.

Il convient toutefois de rappeler que la décision de Trump, le mois dernier, d’intensifier de nouveau la confrontation avec la Russie accroît la probabilité qu’il soit manipulé par une telle provocation et qu’il y réponde d’une manière ou d’une autre, augmentant ainsi le risque d’une guerre ouverte russo-américaine pouvant rapidement devenir nucléaire. Trump semble désormais persuadé que Poutine est le belliciste désespéré prêt à déclencher une escalade dangereuse qu’il tenterait ensuite d’exploiter pour retarder une défaite inévitable — et non Zelensky.

La réalité a pourtant toujours été inverse : depuis trois ans et demi, Poutine a presque systématiquement refusé d’escalader après chaque provocation ukrainienne soutenue par l’Occident. Les seules exceptions furent l’autorisation de frappes contre des infrastructures critiques à vocation militaire après l’attentat du pont de Crimée, et l’usage ponctuel des Oreshniks en réponse à la décision de l’axe anglo-américain de permettre à l’Ukraine d’utiliser leurs missiles longue portée contre le territoire russe. Son intention, dans les deux cas, était de dissuader toute nouvelle escalade.

Ces exceptions confirment la règle guidant la conduite de Poutine : faire preuve d’une patience quasi exemplaire après chaque provocation ukrainienne soutenue par l’Occident afin d’éviter une guerre mondiale, quitte à mécontenter une partie de ses partisans. Les ripostes mentionnées furent réactives, non proactives : il n’a jamais pris l’initiative d’une escalade depuis le début de l’« opération spéciale ». Si la provocation conjointe ukraino-britannique avait réussi, elle aurait donc paru anormalement étrangère à son mode d’action.

Malgré tout, elle aurait probablement trompé Trump pour les raisons évoquées, ce qui permet d’affirmer que le FSB a peut-être évité la Troisième Guerre mondiale. Quelle que soit l’évaluation qu’on fasse de cette affaire, il est probable que d’autres provocations soient déjà en préparation, toutes visant à provoquer une escalade dangereuse dans l’espoir d’arracher à la Russie des concessions. Le FSB continuera donc à tout faire pour déjouer ces opérations sous faux drapeau susceptibles de faire basculer le monde dans le chaos.

Vous pouvez retrouver les liens externes dans l’article original d’Andrew Korybko.