Revue de presse Russie – Service d’information TASS
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) a publié un nouveau rapport sur les exportations d’armes dans le monde. Selon ce rapport, la France a dépassé la Russie en 2019-2023 pour la première fois depuis longtemps, ce qui peut toutefois être dû aux subtilités de la méthode de calcul. Mais même dans ce cas, le succès de l’industrie de défense russe face à des sanctions sévères est évident.
Selon le SIPRI, la part de marché de la Russie et de la France s’élève aujourd’hui à environ 11% chacune. La première place est occupée par les États-Unis, qui ont augmenté leur part du marché mondial, si l’on compare les deux périodes, de 25 à 42%. D’après le SIPRI, si la Russie fournissait des armes à 31 États en 2019, ce nombre serait tombé à 12 en 2023.
Un représentant de Rosoboronexport s’est abstenu de commenter à Vedomosti le rapport du SIPRI, mais a noté que depuis 2022, les chiffres officiels sur les livraisons du matériel et les nouveaux contrats spécifiques ne sont pas publiés par la partie russe en raison des risques croissants de sanctions. Selon une source proche du système de coopération militaro-technique, dans ces circonstances, les calculs du SIPRI sont de nature spéculative.
La méthodologie et les calculs du SIPRI ont toujours soulevé de nombreuses questions, a déclaré à Vedomosti l’expert du Conseil russe des affaires internationales, Andreï Frolov. Selon lui, le SIPRI ne dispose pas de données complètes sur les contrats de la Russie, car elle a cessé de publier des données sous une forme représentative. Les Français, pour leur part, continuent de publier leurs rapports sur les exportations d’armes chaque été. Par ailleurs, le SIPRI prend également en compte les transferts d’armes vers l’Ukraine, qui ne peuvent être considérés comme une vente. Même si Paris a pu dépasser la Russie dans ce domaine, cela ne change rien, estime l’expert.
Tout d’abord, les exportations d’armes par la France ont effectivement augmenté ces dernières années grâce aux chasseurs Rafale destinés au Moyen-Orient et à d’autres pays asiatiques, dont l’Inde, l’Égypte, le Qatar et l’Indonésie. Outre les Rafale, l’expert souligne les ventes par Paris de véhicules blindés VBMR Griffon et EBRC Jaguar, de sous-marins diesel-électriques de la classe Scorpène et de corvettes de classe Gowind 2500. Les exportations militaires sont un moyen pour la France de soutenir son constructeur national, et le budget militaire du pays augmente, même si ce n’est pas de manière aussi significative que le prétend Emmanuel Macron. La France doit continuer de signer de nouveaux contrats, mais il est probable que le pic d’accords a été atteint et qu’il sera plus difficile de trouver de nouveaux importateurs pour les Rafale à l’avenir, à l’exception des États européens, estime le chercheur du Laboratoire d’analyse des processus internationaux de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (Mgimo), Alexeï Tchikhatchiov, relayé par Vedomosti.