NAIROBI, 12 septembre. /TASS/. La finalisation du mémorandum entre le Somaliland et l’Éthiopie sur l’accès au port de Berbera, signé le 1er janvier, est en voie d’achèvement et un accord juridique formel est imminent. Les ambassadeurs étrangers à Hargeisa, la capitale du Somaliland non reconnu, en ont été informés par le ministre des Affaires étrangères du pays, Essa Kayd.
« La mise en œuvre du protocole d’accord entre le Somaliland et l’Éthiopie est terminée et un accord juridique officiel est imminent », a-t-il déclaré sur la page du réseau social X du ministère des Affaires étrangères du Somaliland. Le ministère avait précédemment déclaré qu’une équipe technique, une équipe d’experts juridiques internationaux et un groupe consultatif de haut niveau avaient été nommés pour mettre en œuvre le protocole.
De leur côté, les autorités éthiopiennes ont déclaré qu’elles avaient l’intention d’amener le protocole d’accord à un accord pratique, tout en prêtant attention aux principes de concessions mutuelles afin d’offrir des opportunités supplémentaires d’accès aux ports avec d’autres pays voisins, a rapporté le journal Addis Standard.
Dans le même temps, Djibouti avait proposé à l’Éthiopie de gérer conjointement le port de Tadjourah, dans le golfe d’Aden, afin d’apaiser les tensions entre Addis-Ababa et Mogadiscio. En octobre 2023, Abiy Ahmed, premier ministre de l’Éthiopie, pays enclavé, a appelé les pays voisins à négocier un accès égal aux ports en échange d’une participation au contrôle du barrage de la Renaissance. Toutefois, ni la Somalie, ni Djibouti, ni l’Érythrée n’ont répondu favorablement à sa proposition.
Le 1er janvier 2024, M. Ahmed et le chef du Somaliland, Muse Bihi Abdi, ont conclu un protocole d’accord visant à permettre à l’Éthiopie d’accéder aux ports maritimes. Comme le rapporte l’Addis Standard, le Somaliland a accordé à l’Éthiopie la possibilité d’établir une base navale sur son territoire en échange de sa reconnaissance en tant qu’État souverain. Le Somaliland est reconnu par la communauté internationale comme faisant partie de la Somalie, mais les autorités du Somaliland ont déclaré unilatéralement leur souveraineté au printemps 1991.
Les autorités somaliennes ont fait part de leur intention de contester le mémorandum entre l’Éthiopie et le Somaliland, qu’elles considèrent comme une violation de la souveraineté du pays. Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a indiqué qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures contre l’Éthiopie. Dans la foulée, Alemishet Degife, conseiller principal du chef d’état-major général des forces armées éthiopiennes, a déclaré qu’Addis-Abeba mettait ses troupes en état d’alerte pour prévenir toute tentative de déstabilisation du pays. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a appelé l’Éthiopie et la Somalie à faire preuve de retenue, à désamorcer la situation et à engager un dialogue productif.