L’Éthiopie estime que l’Érythrée se prépare à la guerre

NAIROBI, 8 octobre. /TASS/. L’Éthiopie accuse l’Érythrée de s’être alliée au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de se préparer à la guerre. C’est ce qu’a rapporté le journal Addis Standard, citant le ministre éthiopien des Affaires étrangères Gedion Timotheos.

Selon le média, début octobre, le chef de la diplomatie éthiopienne a adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle il affirme que cette conspiration « est devenue plus évidente ces derniers mois ». D’après Gedion Timotheos, les parties ont formé une alliance nommée Tsimdo, qui « se prépare activement à la guerre contre l’Éthiopie » et finance, mobilise et encadre des groupes armés tels que Fano, « afin d’élargir le champ du conflit ».

Le ministre a précisé que les Forces de défense nationale éthiopiennes occupaient « une position défensive » et faisaient preuve de « la plus grande retenue ». Toutefois, il a averti que « cette politique n’est pas indéfinie ».

Dans sa lettre, l’Érythrée est désignée comme « l’architecte principal de cette activité subversive », visant à déstabiliser et fragmenter l’Éthiopie, sous prétexte qu’Asmara se sentirait menacée par Addis-Abeba dans sa volonté d’accéder à la mer.

En juillet, le ministre éthiopien des Affaires étrangères avait adressé une lettre au secrétaire d’État américain, Marco Rubio, accusant l’Érythrée de coopérer avec le TPLF et d’autres groupes armés pour mener de grandes opérations offensives durant la saison des pluies. Il l’a également accusée de provocations répétées visant à déstabiliser l’Éthiopie. Gedion Timotheos a souligné que de telles actions violaient le droit international et mettaient en péril la paix fragile et la sécurité dans la Corne de l’Afrique.

Le TPLF a déclenché en novembre 2020 une rébellion, attaquant les bases des forces fédérales dans l’État du Tigré, puis progressant vers le sud dans le but d’encercler la capitale, Addis-Abeba. Toutefois, les forces gouvernementales ont réussi à ralentir leur avancée. Lors des combats suivants, les troupes fédérales ont infligé une série de défaites aux insurgés. En janvier 2021, le gouvernement éthiopien a déclaré le TPLF organisation terroriste et a interdit ses activités sur le territoire national. En novembre 2022, les autorités fédérales éthiopiennes et les rebelles du Tigré, sous l’égide de l’Union africaine, ont signé un accord de cessation des hostilités et lancé un processus de paix. En 2023, dans le cadre de cet accord ayant mis fin au conflit entre les forces du Tigré et le gouvernement fédéral, une administration temporaire de l’État du Tigré a été mise en place avec la participation de représentants du TPLF.