BELGRADE, 1er août. /TASS/. Le président de la République serbe de Bosnie (entité de Bosnie-Herzégovine), Milorad Dodik, a qualifié d’attaque initiée par l’Union européenne la décision de la chambre d’appel du tribunal d’État de Bosnie-Herzégovine de confirmer sa condamnation pour avoir ignoré les décisions du haut représentant de la communauté internationale dans le pays, Christian Schmidt.
« Cette décision a été prise à Bruxelles, sous l’impulsion de [l’ambassadeur de l’UE en Bosnie-Herzégovine] Luigi Soreca et de la commissaire à l’Élargissement, Marta Kos, qui ont exigé de l’UE qu’elle démontre un minimum de capacité d’action. Incapable d’agir face au conflit en Ukraine, à Gaza ou sur les droits de douane, l’Union exerce sa force ici, sur nous », a déclaré Milorad Dodik. Il a qualifié la décision judiciaire « d’attaque politique contre la République serbe de Bosnie » et affirmé qu’il ne la reconnaissait pas.
Le président de l’entité a annoncé qu’il continuerait à exercer ses fonctions et n’envisageait pas d’élections anticipées. Il a souligné que la République serbe « compte sur le plein soutien » de la Serbie et de la Russie. Il a également estimé que le moment était venu de renoncer à l’intégration européenne et a annoncé l’envoi d’une lettre à l’administration du président américain Donald Trump pour l’informer de la situation en Bosnie-Herzégovine.
La Bosnie-Herzégovine est de jure administrée par un haut représentant de la communauté internationale, une fonction créée par les accords de Dayton. Celui-ci est nommé par le comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix en Bosnie-Herzégovine, après validation par le Conseil de sécurité de l’ONU. Toutefois, en mai 2021, les ambassadeurs du comité directeur ont nommé unilatéralement le diplomate allemand Christian Schmidt, sans l’aval du Conseil de sécurité, ce qui explique le rejet de sa légitimité par la République serbe, la Russie et la Chine.
Le 26 février, la justice de Bosnie-Herzégovine a condamné Milorad Dodik à un an de prison et six ans d’interdiction d’exercer une activité politique pour avoir ignoré les décisions de Christian Schmidt. Le jugement peut faire l’objet d’un appel et la décision finale est attendue avant la fin de l’année. L’Assemblée nationale de la République serbe a ensuite adopté des lois restreignant les organisations non gouvernementales financées par l’étranger et interdisant aux forces fédérales bosniennes d’opérer sur son territoire. Par la suite, une tentative d’émission de mandat d’arrêt international a été lancée à Sarajevo, mais le siège central d’Interpol a refusé de délivrer un avis de recherche contre Milorad Dodik.