DOSSIER TASS. Le 30 juin marque le 64e anniversaire de la déclaration d’indépendance de la République démocratique du Congo. L’agence TASS a préparé un dossier sur l’histoire du pays.
Colonie belge
En 1876, sous la présidence du roi belge Léopold II, a été fondée l’Association internationale africaine ayant à partir des années 1880 le nom d’Association internationale du Congo. Progressivement, cette Association a soumis la rive gauche du Congo. En 1885, ces terres ont été déclarées État indépendant du Congo (EIC), dont Léopold II est devenu lui-même le souverain. Ici un système d’exploitation sévère de la population locale sous forme de soumission naturelle, de travail et, à partir de 1894, militaire a été instauré. Sous la pression de la presse, qui critiquait vivement la politique de Léopold II, l’EIC e été transformé en une colonie de la Belgique le 15 novembre 1908. Dans les années 1920-1930, une lutte de libération nationale de la population locale a commencé au Congo belge. À la fin des années 1950, les premiers partis politiques sont apparus: le Mouvement national Congolais (1958) dirigé par Patrice Lumumba et l’Alliance des Bakongo (1959) de Joseph Kasavubu. En 1959, une révolte anticoloniale a éclaté et s’est rapidement propagée partout dans le pays. Le gouvernement belge a fait des concessions et, lors de la conférence de Bruxelles en 1960, a accepté d’accorder l’indépendance.
Indépendance
Le 30 juin 1960, le roi Baudouin Ier a annoncé la création de la République du Congo (RC) indépendante. M. Lumumba est devenu le premier ministre et M. Kasavubu président. À la suite d’une crise politique du 5 septembre 1960, M. Lumumba a été écarté du pouvoir, puis assassiné. Le 14 septembre, le colonel M. Mobutu, le chef d’état-major général, a pris le pouvoir. Un organe de gouvernement intérimaire a été mis en place et les partisans de M. Lumumba ont annoncé la création de leur propre gouvernement. Les dirigeants des provinces du Katanga et du Sud-Kasaï ont déclaré la création des États indépendants qui ont été réunifiés avec la RC en 1962-1963. En 1963-1964, les partisans de M. Lumumba ont lancé une insurrection et, en septembre-novembre 1964, existait la République populaire du Congo, abolie avec le soutien de la Grande-Bretagne, de la Belgique et des États-Unis. Le 1er août 1964, une Constitution introduisant une structure fédérale du pays a été adoptée et l’État a été rebaptisé République démocratique du Congo (RDC).
Époque de Mobutu
Le 24 novembre 1965, M. Mobutu a organisé un nouveau coup d’État. Il s’est proclamé président, a dissous les partis et les organisations politiques et a dirigé le pays seul jusqu’en mai 1997. Dans le cadre de la politique d’authenticité zaïroise proclamée par M. Mobutu, l’État a eu le nom de la République du Zaïre d’octobre 1971 à mai 1997. À partir des années 1970, le pays a plongé dans une profonde crise socio-économique. En 1996, une guerre civile a éclaté dans l’est du pays, provoquée par l’invasion du Zaïre par des unités hutus rwandais, qui ont commencé à exterminer les Banyamulenge Tutsis local. La coalition dirigée par Laurent-Désiré Kabila, qui a renversé M. Mobutu et est devenu président en mai 1997, avec le soutien des Tutsis et de plusieurs États africains s’est opposée au gouvernement. L’ancien nom a été redonné à l’État.
Deuxième guerre du Congo
Le 2 août 1998, les soldats congolais de l’armée Banyamulenge se sont rebellés contre M. Kabila, ce qui a rapidement dégénéré en un conflit international à grande échelle impliquant de nombreux États africains (la deuxième guerre du Congo). Le Rwanda et l’Ouganda ont soutenu les rebelles, tandis que M. Kabila a reçu l’aide du Zimbabwe, de l’Angola, du Tchad et de la Namibie. L’Organisation des Nations unies, l’Organisation de l’unité africaine (depuis 2002, l’Union africaine) et la CDAA (Communauté de développement de l’Afrique australe) ont joué le rôle de médiateurs de paix. Le 16 janvier 2001, M. Kabila a été assassiné au palais présidentiel dans des circonstances obscures. Le gouvernement, qui s’est réuni en petit nombre le lendemain, a élu son fils, Joseph Kabila, au poste de président. En 2002, les autorités de la RDC ont signé un certain nombre d’accords de paix avec les parties belligérantes, prévoyant le retrait des troupes étrangères du pays sous condition de l’inclusion des dirigeants de l’opposition au gouvernement et du désarmement des groupes politiques et militaires qui opèrent dans l’est du pays.
La RDC moderne
Une nouvelle Constitution a été adoptée en 2005 et la première élection présidentielle libre et démocratique depuis 1960 a eu lieu en juillet et octobre 2006. Joseph Kabila a été élu chef de l’État. Il a été réélu pour un second mandat en 2011. Après la fin de la guerre, les conflits armés ont continué à éclater dans l’est du pays. En avril 2012, dans la province du Nord-Kivu, l’insurrection M-23 s’est rebellée contre le gouvernement, ce qui s’est terminé par la signature d’accords de paix en décembre 2013 et le désarmement des rebelles. Un des chefs de l’opposition Félix Tshisekedi a remporté l’élection présidentielle de décembre 2018 avançant le protégé de Joseph Kabila, mais les forces loyales à M. Kabila ont conservé la majorité dans les deux chambres du parlement et dans les assemblées législatives provinciales.