La Cour pénale internationale s’est transformée en un instrument contre les Africains

HARARE, 19 septembre. /TASS/. La Cour pénale internationale (CPI) s’est transformée en un instrument contre les pauvres, contre les Africains et contre ceux qui rejettent l’ordre mondial établi. C’est ce qu’a déclaré dans un entretien avec un correspondant de TASS le rédacteur en chef de l’Agence nigérienne de Presse, Abdourahamane Chegou. Il a commenté les informations selon lesquelles les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina Faso, le Mali et le Niger, se préparaient à quitter la CPI.

« La CPI, dont la plupart des grandes puissances membre du conseil de sécurité des Nations ne sont pas membres est apparu comme un instrument contre les pauvres, les africains ou ceux qui refusent l’ordre établi et le discours dominant sur la démocratie et les droits de l’homme, a souligné l’expert. Il faut noter d’abord que la rencontre de Niamey des ministres de la justice des trois pays de la confédération de l’Alliance des États du Sahel marque une volonté d’intégration en matière judiciaire et des droits de l’homme entre ces États. Cette harmonisation s’impose eu égard aux défis sécuritaires et criminalités diverses auxquelles ils font face », a-t-il déclaré.

Selon l’expert, cette réunion « marque en plus l’affirmation de la souveraineté dont se réclame la confédération ». « Les 3 pays ont hérité des textes de la colonisation pour le système judiciaire qui est loin de répondre aux réalités du quotidien. La volonté de retrait de la CPI s’inscrit dans cette logique de rejet d’un ordre établi, une justice des riches et des blancs », a ajouté Abdourahamane Chegou.

Les pays du Sahel créent leur propre cour en remplacement de la CPI

Le magazine Jeune Afrique a rapporté plus tôt, citant des sources, qu’une réunion des ministres de la Justice des pays de l’AES s’était tenue mardi à Niamey. Selon le magazine, ils ont exprimé leur intention de « redéfinir leur appartenance au Statut de Rome, qui fonde la Cour pénale internationale ». Selon le premier ministre de transition du Niger, Mohamed Toumba, la CPI, « souvent sans preuves convaincantes » des violations des droits de l’homme qui auraient eu lieu dans ces pays, « s’est transformée en un instrument de répression contre les nations africaines au service des partisans de l’ordre impérialiste ».

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso prévoient de créer leur propre cour en remplacement de la CPI, la Cour pénale sahélienne des droits de l’homme (CPS-DH). Sa juridiction devrait couvrir les crimes internationaux, les activités de la criminalité organisée et des terroristes sur le territoire des pays de l’Alliance. En créant leur propre Cour, les trois pays africains cherchent à obtenir leur indépendance vis-à-vis des instances judiciaires internationales.

Le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé l’Alliance des États du Sahel dans le but d’établir « un espace africain de souveraineté dans les domaines de la sécurité, de la politique, de la géostratégie et de l’économie ». Le 6 juillet 2024, les trois pays ont annoncé la création de la Confédération des États du Sahel pour mettre en œuvre une coopération et une intégration approfondies.