Revue de presse Russie – Service d’information TASS
Un congrès réunissant quinze partis politiques et mouvements pour l’indépendance de la Corse, de la Mélanésie, de la Polynésie, des Caraïbes et des Antilles, qui ont souffert du colonialisme français, s’est ouvert le 17 juillet à Bakou, en Azerbaïdjan, écrit Vedomosti.
Ce congrès est une réponse azerbaïdjanaise à la politique française dans le Caucase, explique Stanislav Prittchine de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales (Imemo) de l’Académie des sciences de Russie. L’expert rappelle qu’après la défaite de l’Arménie dans la seconde guerre du Haut-Karabakh en 2020, Paris a adopté la position la plus antiazerbaïdjanaise possible pour la promouvoir sur toutes les plateformes internationales. Malgré la mise en avant par Bakou du principe de l’intégrité territoriale dans la politique internationale, celui-ci n’est pas applicable à la France d’outre-mer, estime l’expert: « Objectivement, ces terres sont les vestiges de l’empire colonial français. Par conséquent, du point de vue des Azerbaïdjanais, le lobbying des intérêts des mouvements séparatistes des nations insulaires n’est pas en conflit avec leur agenda. »
Le congrès antifrançais en Azerbaïdjan s’inscrit dans la tendance mondiale visant à reconstruire l’architecture de sécurité de l’ordre mondial centré sur l’Occident vers le polycentrisme, déclare pour sa part Sergueï Fiodorov de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie. Selon l’expert, Paris tentera d’imposer des sanctions à Bakou. « C’est probablement pour cette raison que les médias français ont récemment publié plus fréquemment des articles sur les schémas de corruption de l’Azerbaïdjan dans l’UE et en France », ajoute le spécialiste.