64e anniversaire de la proclamation de l’indépendance de Madagascar

DOSSIER TASS. Le 26 juin, Madagascar fête le 64e anniversaire de la proclamation de son indépendance. Voici un dossier de TASS sur l’histoire du pays.

Période précoloniale

Le peuple malgache s’est formé sur la base d’autochtones d’Asie centrale et du sud-est, d’Afrique orientale, de Polynésie et de la péninsule arabique. Les XIVe et XVe siècles voient se former dans la région du plateau central l’État du groupe Mérina, Imerina.

Les premiers Européens font leur apparition sur l’île au début du XVIe siècle. Les Français fondent en 1643 la colonie commerciale de Fort-Dauphin (aujourd’hui Tôlagnaro) à la pointe sud de Madagascar et entament l’expansion à l’intérieur de l’île. Les dirigeants de Madagascar luttent contre eux, soutenus par le Royaume-Uni. À l’issue de la première guerre franco-malgache (1883-1885), l’Imerina est vaincue et sa politique étrangère devient gérée par la France. Les droits de Paris sur Madagascar sont reconnus par le Royaume-Uni en 1890. Après la seconde guerre franco-malgache (1894-1895), la reine Ranavalona III reconnaît le protectorat de la France sur Madagascar.

Colonie de la France

En 1896, Madagascar devient une colonie française, mais les tentatives des Français de s’établir définitivement sur l’île provoquent la résistance de la population locale (mouvement menalamba en 1895-1897, soulèvement sakalava en 1897-1900). L’administration coloniale installe une économie de plantations et la culture de produits d’exportation, comme le café, la vanille, les clous de girofle et le tabac.

La lutte de libération nationale connaît une montée après la fin de la Première Guerre mondiale. C’est lors d’une manifestation de mai 1929 qu’est proclamé pour la première fois le slogan de l’indépendance de Madagascar. Et même si en 1946 l’île reçoit le statut de territoire d’outre-mer et ses habitants le droit à la citoyenneté française et à la représentation au parlement français, un soulèvement paysan anticolonial éclate dans les régions orientales de Madagascar. Après sa répression, toute activité de partis politiques dans l’île est interdite et ce jusqu’en 1956.

La République autonome malgache est proclamée en 1958 mais elle reste membre de la Communauté française. Le 29 avril 1959, l’Assemblée nationale adopte la Constitution et, le 1er mai, élit le premier président de la République Philibert Tsiranana, le dirigeant du Parti social-démocrate (PSD).

Indépendance

L’île accède à l’indépendance le 26 juin 1960. Le gouvernement de Philibert Tsiranana, dominé par le PSD, pratique une politique pro-française. Le parti remporte les législatives en 1965 et 1970. En janvier 1972, Philibert Tsiranana est élu président lors d’une élection sans alternative, mais dès le 18 mai, dans le contexte d’une profonde crise sociale et économique, il est contraint de démissionner, remettant le pouvoir au général Gabriel Ramanantsoa. Le gouvernement de celui-ci réduit la coopération avec la France. Les bases militaires françaises sont démantelées et les troupes françaises quittent le pays. Les activités du capital étranger sont limitées et Madagascar entame une sortie de la zone franc. Ce qui provoque des conflits avec les forces politiques pro-françaises et les entreprises étrangères.

En février 1975, le pouvoir dans le pays passe au Comité national de direction militaire. Le 15 juin, le capitaine Didier Ratsiraka est nommé chef de l’État. Un référendum se tient le 21 décembre pour adopter une nouvelle Constitution et approuver la Charte de la révolution socialiste, un programme à long terme de transformation socialiste. Didier Ratsiraka est élu président pour sept ans. Il est reconduit en 1982 et 1989 lors d’élections sur une base multipartite. Le multipartisme n’est pas aboli, mais tous les partis légaux doivent partager les bases de la Charte et faire partie du Front national pour la défense de la révolution socialiste malgache (FNDR) où le rôle clé revient à l’Avant-garde pour la rénovation de Madagascar (AREMA) fondée par le président.

La montée du mécontentement social dû à la chute des prix des cultures exportées conduit à l’éviction de Didier Ratsiraka en octobre 1991 et à la dissolution du FNDR. En août 1992, le pays adopte une nouvelle Constitution qui définit le pays comme une République. Des réformes démocratiques sont opérées. En 1993, Didier Ratsiraka perd l’élection au profit d’Albert Zafy, qui est destitué par l’Assemblée nationale en juillet 1996, mais la même année, avec l’AREMA renouvelée, il redevient président.

La rivalité entre Didier Ratsiraka et le maire de la capitale, Marc Ravalomanana, aux élections de 2001 débouche sur une crise politique. Le bras de fer se termine par la victoire de Marc Ravalomanana qui, le 6 mai 2002, par décision de la Cour constitutionnelle suprême, est proclamé président du pays. Il est réélu pour un second mandat en 2006. Trois ans plus tard, le pouvoir à Madagascar change de nouveau de manière non-constitutionnelle. Le jeune maire de la capitale, Andry Rajoelina, se place à la tête de l’opposition et appelle ses partisans à destituer Marc Ravalomanana. Après un long affrontement, qui fait des blessés, l’armée passe du côté de l’opposition. Le 17 mars, Marc Ravalomanana annonce sa démission et quitte le pays. Andry Rajoelina devient président de la Haute autorité de transition de Madagascar jusqu’à la tenue des élections.

En octobre-décembre 2013, le pays organise des élections mais sans les deux hommes sur l’exigence de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) qui deviennent médiateurs dans la résorption de la crise. La victoire revient à Hery Rajaonarimampianina soutenu au second tour par les électeurs d’Andry Rajoelina. Le 7 septembre 2018, il annonce sa démission afin de pouvoir participer à l’élection, car le président candidat doit démissionner 60 jours avant le scrutin. Le président du Sénat, Rivo Rakotovao, devient président par intérim. La présidentielle de 2018 se tient en deux tours et est remportée par Andry Rajoelina.

Structure de l’État

Madagascar est un État unitaire et républicain avec la Constitution de la Quatrième République approuvée au cours du référendum du 17 novembre et entrée en vigueur le 11 décembre 2010.

Direction

Le pays est dirigé par un président qui est élu pour cinq ans « au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ». Le président actuel est Andry Rajoelina qui a pris ses fonctions le 19 janvier 2019.