Le 31 mai, la République d’Afrique du Sud fêtera son 63e anniversaire. TASS a préparé un dossier historique sur le pays.
Colonisation de l’Afrique du Sud
Les Bushmen (San) et les Khoïkhoï (Hottentots) sont considérés comme des peuples indigènes de l’Afrique du Sud. Au XIe siècle, la migration des peuples appartenant au groupe bantou a commencé, dont les plus grands étaient entre autres les Xhosa, les Zoulous, les Tswana, les Swazi et les Venda. Au XVIIe siècle, les colons néerlandais ont commencé à s’installer sur le territoire sud-africain; en 1652, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales a fondé la colonie du Cap avec son centre dans la ville de Kapstad (aujourd’hui Le Cap). L’avancée des colons néerlandais (Boers, qui s’appelleront plus tard Afrikaners) était suivie d’extermination et d’expulsion des peuples autochtones du pays.
En 1795, le Royaume-Uni s’est emparé des possessions néerlandaises en Afrique du Sud et a annexé la colonie du Cap en 1806. L’expansion britannique a provoqué en 1834 une réinstallation massive des Boers vers les régions centrales et orientales du pays, où se sont formées plusieurs républiques boers indépendantes: la République du Natal (1839), la République du Transvaal (1856) et l’État libre d’Orange (1854). La République du Natal a été annexée par le Royaume-Uni en 1843, le Transvaal et l’État libre d’Orange ont perdu leur indépendance à la suite de la guerre des Boers entre 1899 et 1902.
Colonie britannique
Le 31 mai 1910, toutes les possessions britanniques en Afrique du Sud furent réunies au sein du dominion autonome de l’Union sud-africaine. En 1913, une loi sur les terres des aborigènes est entrée en vigueur, établissant le seuil de résidence des peuples bantous et interdisant aux Africains de posséder des terres en dehors des réserves (13% de la superficie de l’Union sud-africaine). Ainsi, la minorité blanche, Afrikaners et Anglo-Sud-Africains, a reçu la plupart des terres et les Africains noirs ont été contraints de prendre des terres en location ou de travailler dans les fermes blanches. Un système d’exploitation économique et de discrimination raciale de la population noire s’est établi dans le pays, c’est-à-dire l’apartheid (« vie séparée » en afrikaans; l’idéologie officielle du pays de 1948 à 1994).
En 1912, le Congrès national africain (ANC) a été mis en place. C’est la plus grande organisation politique de la population africaine de l’histoire de l’Afrique, dont le but était de lutter contre la discrimination raciale pour l’égalité des droits de la population autochtone. Le Parti national, arrivé au pouvoir en 1948, a proclamé l’apartheid comme politique officielle du gouvernement. Il était basé sur le programme de bantoustanisation, qui prévoyait la division du pays en Afrique du Sud « blanche » et en 10 bantoustans, établis en fonction de la tribu.
Apartheid
Le 31 mai 1961, l’Union sud-africaine a été rebaptisée République d’Afrique du Sud qui, sous la pression des pays africains et asiatiques, s’est retirée du Commonwealth. La même année, la branche militaire du Congrès national africain a été créée – l’organisation Umkhonto we Sizwe (« La lance de la nation ») – qui s’est donnée pour objectif de combattre l’apartheid par le sabotage armé (auparavant, le Congrès avait appliqué la tactique de la résistance non-violente).
Dans sa politique étrangère pendant la période de l’apartheid, l’Afrique du Sud a maintenu sa coopération militaro-stratégique et économique avec le régime autoritaire du Portugal, ainsi qu’avec le gouvernement raciste de Rhodésie du Nord (aujourd’hui Zimbabwe). Avec l’effondrement de l’empire colonial portugais et l’arrivée au pouvoir de gouvernements de gauche en Angola et au Mozambique (1975), l’Afrique du Sud a commencé à soutenir les mouvements antigouvernementaux de ces pays. Une intervention militaire en Angola a été lancée, mais en 1988, l’Afrique du Sud a connu une défaite près de Cuito Cuanavale (dans le sud-est du pays) face aux troupes angolaises et cubaines.
Sous la pression de l’opposition démocratique et en raison de l’isolement international du pays, l’Afrique du Sud a commencé à abandonner partiellement le système d’apartheid dans les années 1980. En 1989, Frederik de Klerk est devenu président de l’Afrique du Sud et a initié la transition vers un régime démocratique. En février 1990, les partis politiques d’opposition ont été légalisés, notamment le Congrès national africain et le Parti communiste sud-africain. En août 1990, le Congrès a cessé sa lutte armée contre le régime, qui avait duré depuis plus de 30 ans, mais la Constitution de 1984, qui maintenait la suprématie blanche à tous les niveaux du système gouvernemental, est restée en vigueur jusqu’à l’adoption d’une nouvelle Constitution en 1994.
Le 22 décembre 1993, après deux ans de négociations multilatérales impliquant les principaux partis et mouvements politiques d’Afrique du Sud, une Constitution intérimaire a été adoptée proclamant la fin de l’apartheid (elle est entrée en vigueur le 27 avril 1994).
Après la fin de l’apartheid
Les premières élections non raciales de l’histoire de l’Afrique du Sud au parlement et aux organes législatifs de neuf provinces se sont déroulées du 26 au 29 avril 1994. Le Congrès national africain les a remportées et, le 9 mai 1994, son chef Nelson Mandela a été élu président de l’Afrique du Sud, devenant ainsi le premier président noir du pays (il a occupé ce poste jusqu’en 1999). En juin 1994, l’Afrique du Sud a réadhéré au Commonwealth. Le 4 février 1997, une nouvelle Constitution est entrée en vigueur, dressant les bases d’une société démocratique. En 1999 et 2004, Thabo Mbeki a été élu président. À la suite des élections du 22 avril 2009, Jacob Zuma est devenu président du pays. Le 21 mai 2014, il a été élu pour un second mandat. Le 14 février 2018, Zuma a annoncé sa démission anticipée et Cyril Ramaphosa a été élu président. Sa nomination a été précédée d’intenses négociations avec la nouvelle direction du Congrès qui a insisté sur le départ urgent de Zuma. L’une des principales causes de la crise a été une série de scandales de corruption impliquant le chef de l’État. En mai 2019, après la victoire du Congrès aux législatives, Ramaphosa a été réélu président de l’Afrique du Sud.