BERLIN, 10 décembre. /TASS/. En raison du recul du soutien américain, le volume de l’aide militaire à l’Ukraine pourrait atteindre en 2025 son point le plus bas depuis le début du conflit en 2022, rapporte l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IfW), qui suit les données sur le soutien à Kiev.
« Sur la base des données disponibles jusqu’en octobre, l’Europe n’a pas été en mesure de maintenir l’élan du premier semestre 2025 », a déclaré Christoph Trebesch, représentant de l’IfW. Selon lui, si ce ralentissement persiste, 2025 deviendra l’année des plus faibles nouveaux engagements financiers en faveur de l’Ukraine depuis 2022.
L’Europe n’aurait alloué à Kiev qu’environ 4,2 milliards d’euros d’aide militaire nouvelle, un montant « largement insuffisant pour compenser l’arrêt du soutien américain ». « Dans le même temps, les écarts se sont creusés en Europe. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont sensiblement accru leurs engagements, mais restent, en termes relatifs, en deçà des niveaux des pays nordiques », ajoute l’institut.
Ainsi, l’Allemagne a presque triplé ses engagements mensuels moyens, la France et le Royaume-Uni les ont plus que doublés. Rapportés au PIB de 2021, ces trois pays restent toutefois loin derrière les principaux donateurs nordiques (Danemark, Finlande, Norvège, Suède). « Le contraste est encore plus frappant avec l’Italie et l’Espagne: aucune des deux n’a augmenté ses engagements militaires en 2025 », note l’IfW. L’Italie a même réduit de 15% ses engagements, déjà faibles, par rapport à la période 2022-2024.
Après un pic record au premier semestre, l’aide militaire a chuté durant l’été, puis en septembre et octobre. « Au rythme actuel, les engagements sont insuffisants pour remplacer le soutien américain manquant. Alors que la moyenne annuelle était d’environ 41,6 milliards d’euros en 2022-2024 (Europe, États-Unis et autres donateurs inclus), seulement 32,5 milliards ont été engagés jusqu’ici en 2025. Pour retrouver les niveaux antérieurs, il faudrait allouer 9,1 milliards d’euros supplémentaires d’ici fin décembre, soit un rythme mensuel plus de deux fois supérieur à celui des derniers mois », souligne l’institut.
Moscou a, à plusieurs reprises, souligné que l’afflux d’armes vers le régime de Kiev ne faisait que prolonger le conflit.