Un accord de paix entre Bakou et Erevan n’exige pas de garanties de pays tiers

EREVAN, 21 mars. /TASS/. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian estime que la signature d’un accord de paix entre son pays et l’Azerbaïdjan n’exige pas de garanties de pays tiers.

« Après [les affrontements à la frontière] de septembre 2022, pouvons-nous encore prendre au sérieux les garants? […] Je dis qu’il existe un seul garant de la sécurité de l’Arménie: c’est l’Arménie elle-même, qui est capable d’exister dans la région sans aide extérieure, sans ingérence extérieure », a-t-il déclaré à la télévision publique.

Les autorités arméniennes ont l’intention d’organiser un vote sur l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2027, a ajouté M. Pachinian.

« Nous avons inscrit les changements constitutionnels à notre ordre du jour. Ils sont prévus pour 2027. Au sein de notre force dirigeante, certains pensent qu’il est nécessaire d’organiser des processus constitutionnels parallèlement aux élections législatives de 2026 afin de rendre notre programme politique plus concret. Mais il s’agit là d’un processus politique purement interne. Je dois cependant admettre que cela ne peut qu’avoir un impact régional et mondial », a déclaré M. Pachinian.

La mission civile de l’Union européenne peut rester à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan jusqu’à ce qu’un accord soit signé entre Erevan et Bakou.

« La disposition relative au non-déploiement de forces tierces à la frontière n’entrera en vigueur qu’après la signature d’un accord et le début de sa mise en œuvre. Avant cela, il n’y a aucun obstacle aux activités des observateurs de l’UE en Arménie », a déclaré M. Pachinian, ajoutant qu’après la signature, l’Arménie et l’UE discuteraient du statut futur de la mission.

En outre, selon le premier ministre arménien, Erevan se prépare à entamer des discussions sur une éventuelle dissolution du groupe de Minsk de l’OSCE.

Le 13 mars, le ministère arménien des Affaires étrangères a annoncé qu’Erevan et Bakou s’étaient mis d’accord sur le texte d’un accord de paix et avaient achevé le processus de négociation. Erevan a indiqué qu’il attendait de la part de Bakou des propositions sur le lieu et la date de la signature du document. Nikol Pachinian a ajouté qu’après la signature de l’accord de paix, Erevan et Bakou n’allaient pas déployer de forces appartenant à une tierce partie à la frontière entre ces deux pays. Les principales forces politiques d’opposition en Arménie ont déjà qualifié cet accord de « capitulation du régime de Pachinian ». L’Arménie et l’Azerbaïdjan n’ont pas encore publié la version convenue du document.

Auparavant, le premier ministre a déclaré qu’il s’était fixé comme objectif politique d’adopter une nouvelle Constitution. Dans le même temps, l’opposition accuse le chef du gouvernement d’accepter une autre demande de l’Azerbaïdjan visant à exclure du projet de Constitution la référence à la Déclaration d’indépendance de l’Arménie de 1990. Cette déclaration fait référence au Haut-Karabakh, que le chef du gouvernement arménien a reconnu comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.