Histoire du Zimbabwe

Dossier TASS. Le 18 avril, le Zimbabwe célèbre le 45e anniversaire de son indépendance. TASS a préparé un dossier sur l’histoire du pays.

Période précoloniale

Entre le XIIe et le XVIIe siècles, sur le territoire du Zimbabwe actuel se trouvait l’État de Monomotapa qui était dirigé par le chef suprême d’une des tribus du peuple des Shonas. Au XVIIe siècle, il est entré dans sa phase de déclin et a perdu le contrôle d’une partie de ses territoires.

À la fin des années 1830 a commencé l’invasion des Ndébélés venus d’Afrique du Sud. Les Shonas ont été vaincus. Le chef des Ndébélés, Mzilikazi, a fondé l’État du Matabeleland avec une capitale à Bulawayo.

Colonie britannique

En 1888, des émissaires de l’homme d’affaires britannique, fondateur de la société productrice de diamants De Beers, Cecil John Rhodes, ont obtenu du fils du roi Mzilikazi, Lobengula, la concession exclusive des richesses minières du pays. En 1889, a été fondée la British South Africa Company (BSAC) qui a entamé la colonisation active des territoires situés entre les fleuves Limpopo et Zambèze. Après avoir réprimé les insurrections anticoloniales des Shonas et des Ndébélés, elle a fondé sur ces terres la colonie baptisée Rhodésie du Sud.

En 1923, la Rhodésie du Sud a obtenu le statut de colonie autonome, elle a eu son parlement et son gouvernement où la majorité des sièges étaient détenus par des colons blancs promus par la loi sur des conditions de fortune et d’instruction. La population autochtone, au contraire, subissait la discrimination et avait été chassée des régions aux terres fertiles qui avaient été transmises aux fermiers blancs.

En 1953, le gouvernement britannique a créé la fédération de Rhodésie et du Nyassaland qui, outre la Rhodésie du Sud, comprenait également les colonies de la Rhodésie du Nord (la Zambie contemporaine) et du Nyassaland (le Malawi contemporain). En 1964, la fédération a été dissoute. La Zambie et le Malawi ont regagné leur indépendance. En Rhodésie du Sud, le pouvoir s’est retrouvé entre les mains de la minorité blanche. Le 11 novembre 1965, le gouvernement présidé par Ian Smith a proclamé de façon unilatérale l’indépendance de la Rhodésie du Sud qui pourtant n’était reconnue par aucun autre pays. Sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU prise en 1966, des sanctions ont été décrétées contre la Rhodésie du Sud. Cependant, plusieurs pays occidentaux aussi bien que l’Afrique du Sud ont continué de coopérer officieusement avec la Rhodésie du Sud et de soutenir le gouvernement de Ian Smith afin d’empêcher la prise du pouvoir dans le pays par les forces pro-soviétiques et pro-chinoises.

Les organisations et les partis prônant le transfert des pouvoirs à la majorité autochtone ont été interdits. Ils sont entrés dans la clandestinité et ont entamé une guérilla. En 1976, deux principaux partis, l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) et l’Union populaire africaine du Zimbabwe (ZAPU) ont rejoint leurs efforts et ont créé le Front patriotique.

En 1978, Ian Smith a signé avec des militants africains un accord sur le règlement intérieur et a annoncé la création de la République du Zimbabwe-Rhodésie. L’évêque africain Abel Muzorewa a été proclamé premier ministre. Plusieurs lois discriminantes ont été abolies. Cependant, ce régime n’a pas eu non plus de reconnaissance internationale. En 1979, une conférence internationale s’est déroulée sur la Rhodésie. À son issue a été signé un accord sur la trêve, la Constitution a été adoptée et la date des élections a été fixée. C’est l’Union nationale africaine du Zimbabwe qui a remporté les élections en 1980, et son leader, Robert Mugabe, a été désigné premier ministre. Le 18 avril 1980, a été adoptée une nouvelle Constitution et a été proclamée la République du Zimbabwe indépendante.

Après l’indépendance

Les rivalités qui existent entre ZANU et ZAPU ont dégénéré en 1982 en affrontements interethniques entre les Shonas et les Ndébélés. Le conflit n’a été réglé qu’en 1987 par la création du gouvernement de coalition et l’union des deux partis en ZANU-FP. L’amendement constitutionnel adopté en 1987 a sensiblement élargi les pouvoir du président. Le 30 décembre 1987, Robert Mugabe a accédé au poste présidentiel. Il a renouvelé son mandat cinq fois (en 1990, 1996, 2002, 2008 et 2013).

En 1999, les autorités ont entamé une opération sur l’expropriation des terres des fermiers blancs afin de les transmettre aux Zimbabwéens noirs ce qui a suscité des critiques dans des pays occidentaux. En 2002, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne ont décrété des sanctions économiques contre le Zimbabwe. La baisse de la production dans l’agriculture et l’effet des sanctions ont causé une crise économique qui s’accompagnait d’hyperinflation ayant atteint vers 2008 un pourcentage de 10 milliards.

Aux élections de 2008, le bras de fer entre le président et l’opposition dirigée par Morgan Tsvangirai a provoqué des émeutes de masse qui ont entraîné la mort de plusieurs Zimbabwéens. Le risque d’une nouvelle guerre civile était réel. Le 15 septembre 2008, la médiation internationale, en particulier celle de l’Afrique du Sud, a permis aux partis de parvenir à un accord sur la création d’un gouvernement inclusif où Robert Mugabe a gardé le poste de président et Tsvangirai a obtenu le poste de premier ministre spécialement créé pour lui.

En 2012, l’UE a partiellement suspendu les sanctions contre le Zimbabwe. Le 16 mars 2013, a été mené un référendum qui a approuvé la nouvelle Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. Le 31 juillet 2013, Robert Mugabe a remporté une victoire à la nouvelle élection présidentielle. Le parti au pouvoir ZANU-PF a obtenu la majorité parlementaire.

Le Zimbabwe après Mugabe

En novembre 2017, Robert Mugabe a écarté du pouvoir le premier vice-président du pays Emmerson Mnangagwa en provoquant ainsi une crise militaire et politique. Robert Mugabe a donné sa démission. Le 24 novembre, Emmerson Mnangagwa a prêté serment en tant que nouveau chef de l’État. Le 30 juillet 2018, il a remporté une victoire aux nouvelles présidentielles. En 2023, il a été réélu.