NAIROBI, 7 avril. /TASS/. La seule voie possible pour parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental est la reprise de négociations directes entre les deux parties impliquées: le Maroc et le Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia-el-Hamra et du Rio de Oro, qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc). C’est ce qu’a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors d’une rencontre avec l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura.
Le représentant onusien est en visite de travail en Algérie dans le cadre d’une tournée régionale, en amont d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à la question du Sahara occidental, prévue à la mi-avril, selon la Radio algérienne.
M. Attaf a réaffirmé « le soutien plein et entier de l’Algérie aux efforts du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, en vue de relancer le processus de règlement politique du conflit au Sahara occidental, sur la base de la Charte des Nations unies et des principes du droit international relatifs à la décolonisation ».
Le ministre a également exprimé « la profonde conviction de l’Algérie que la seule issue permettant d’achever le processus de décolonisation du Sahara occidental réside dans la reprise de négociations directes entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sans conditions préalables et dans un esprit de bonne volonté, afin de parvenir à une solution politique garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, y compris celles du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».
Un conflit de longue date
La question du Sahara occidental demeure, depuis plusieurs décennies, un point de tension majeur sur la scène internationale. Le Front Polisario, fondé au milieu des années 1970, revendique l’indépendance de ce territoire. Après le départ de l’administration coloniale espagnole, il a proclamé, en février 1976, la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et, avec le soutien de l’Algérie, a engagé une lutte armée.
Les affrontements ont perduré jusqu’en 1991, année marquée par le déploiement d’une mission onusienne de maintien de la paix, mettant un terme aux hostilités. Malgré de nombreuses tentatives de médiation internationale, le conflit demeure sans issue en raison des positions fondamentalement opposées des deux camps.
Le Maroc considère le Sahara occidental comme partie intégrante de son territoire national et n’envisage qu’un statut d’autonomie sous sa souveraineté. Depuis juin 2007, le Maroc et le Front Polisario ont tenu quatre cycles de négociations, sans résultat concret.
À ce jour, le Maroc contrôle environ 80% du territoire du Sahara occidental.