La CPI condamne Dominic Ongwen à verser 52 millions d’euros aux victimes de violences

LA HAYE, 28 février. /TASS/. Dominic Ongwen, l’un des anciens chefs des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), devra verser 52 millions d’euros de dédommagement à des dizaines de milliers de victimes. C’est ce qu’a décidé la Cour pénale internationale (CPI).

Dans le même temps, les juges ont estimé qu’Ongwen lui-même, qui purge une peine dans une prison norvégienne, ne disposait pas de la somme nécessaire. L’affaire a été renvoyée à un fonds spécial de la CPI créé pour couvrir les frais d’indemnisation des victimes de crimes.

L’Armée de résistance du Seigneur a commencé à combattre en Ouganda en 1987, luttant contre le gouvernement du président Yoweri Museveni pour établir dans le pays un régime théocratique fondé sur des préceptes bibliques. Au fil des années, le mouvement a semé la terreur dans tout le nord de l’Ouganda, attaquant divers foyers de population, tuant des civils et capturant des enfants. Selon les Nations unies, au moins 100.000 personnes ont été victimes du mouvement, et environ un million d’autres se sont retrouvées sans abri.

Un mandat d’arrêt contre Ongwen a été délivré le 8 juillet 2005. Il s’est volontairement rendu à la CPI le 16 janvier 2015. En 2021, la Chambre de première instance de la CPI l’a reconnu coupable de 60 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, notamment de meurtre, de viol, d’attaques contre des civils, de torture, d’enlèvement d’enfants et de leur enrôlement dans la LRA. Ongwen a été condamné à 25 ans de prison. En 2022, la Chambre d’appel a confirmé la sentence.

Ongwen a été enlevé par la LRA dans le nord de l’Ouganda à l’âge de 10 ans. Il a rapidement gagné en autorité et est devenu le commandant de l’une de ses quatre brigades. L’un des arguments de la partie défenderesse était que l’accusé souffrait de stress post-traumatique et qu’il était lui-même victime des actions du mouvement, mais les juges n’ont pas considéré que cela était un motif suffisant pour acquitter le chef rebelle.

Photo Cour pénale internationale