Allemagne: le SPD inclut dans son programme électoral le refus de livrer des Taurus à Kiev

BERLIN, 15 décembre. /TASS/. Le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), que représente le chancelier Olaf Scholz, inscrira sur son programme électoral un point sur la non-livraison à l’Ukraine de missiles de croisière à longue portée Taurus, fait savoir le groupe médiatique Funke, citant le projet de programme électoral du SPD.

Ainsi, les sociaux-démocrates déclarent leur soutien à l’Ukraine, mais s’opposent à la livraison de Taurus. Le parti estime que l’Allemagne et l’Otan ne doivent pas devenir parties au conflit. « Cela étant, nous soutenons la décision du chancelier allemand Olaf Scholz de ne pas fournir de missiles de croisière Taurus depuis les entrepôts de la Bundeswehr. »

Le parti déclare dans le même temps qu’il soutient avec « raison et prévoyance » la formation des forces armées et la livraison d’armes et de matériel à l’Ukraine. « L’Ukraine doit pouvoir mener d’éventuelles négociations avec la Russie sur un pied d’égalité », souligne le projet du programme. Le SPD précise qu’il n’acceptera pas « de paix dictée par la Russie au détriment de l’Ukraine ».

Kiev demande depuis longtemps à Berlin des missiles de croisière Taurus qui sont considérés comme des « homologues » des Storm Shadow britanniques d’ores et déjà livrés à l’Ukraine. Cependant, les premiers ont une portée de plus de 500 km, alors que les seconds volent à environ 300 km. Olaf Scholz a rejeté à plusieurs reprises la possibilité de livrer des Taurus à Kiev et a déclaré que la remise de tels systèmes déboucherait sur un risque d’escalade.

Les débats sur la livraison de Taurus ont été relancés en Allemagne après que l’administration américaine eut donné le feu vert à des attaques en profondeur de la Russie depuis l’Ukraine aux missiles balistiques tactiques ATACMS. Le président russe Vladimir Poutine a rappelé le 28 novembre au sommet de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) que l’emploi d’armes occidentales à longue portée contre le territoire russe signifierait une implication directe de l’Otan dans le conflit.