MOSCOU, 27 février. /TASS/. Les autorités sud-africaines ne seront pas en mesure d’assurer la sécurité de la visite du président russe Vladimir Poutine dans le pays en raison de l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du chef d’État russe par la Cour pénale internationale (CPI). C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur sud-africain en Russie, Mzuvukile Jeff Maqetuka, dans une interview à TASS.
Le diplomate a confirmé que tant que l’Afrique du Sud est membre de la CPI, il est peu probable que le président russe vienne en Afrique du Sud. « Oui, ce sont les circonstances », a-t-il noté.
« Nous ne changerons jamais notre législation dans l’intérêt d’une seule personne, je pense qu’il est important de s’en rendre compte. Comme vous vous en souviendrez, à l’approche du mois d’août 2023, l’Afrique du Sud a publié une déclaration officielle disant, tout d’abord, que nous comprenons nos obligations en ce qui concerne l’adhésion à la CPI et qu’il ne devrait pas y avoir de confusion à ce sujet », a indiqué Mzuvukile Jeff Maqetuka. « Nous sommes signataires du Statut de Rome et les chances que l’Afrique du Sud se retire du Statut de Rome sont très faibles, à moins que quelque chose d’important ne se produise. Mais pour l’instant, il n’y a pas de conditions préalables à cela ».
« Nous avons dit que nous discuterions de l’inculpation du président Poutine par la CPI, dont nous sommes membres, avec les parties concernées. C’est-à-dire à la fois avec la Russie et avec la CPI. C’est pourquoi, lorsque la délégation de l’Initiative de paix africaine est venue à Saint-Pétersbourg et qu’en marge du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, l’Afrique du Sud s’est engagée avec la Russie sur cette question, il y a eu un accord amical entre les deux présidents pour que le président Poutine ne se rende pas en Afrique du Sud », a poursuivi l’ambassadeur. « Mais en ce qui concerne la modification par l’Afrique du Sud de ses processus législatifs, il convient de noter que l’Afrique du Sud est une démocratie très dynamique et stricte, où la ratification des lois se fait selon des procédures très rigoureuses. »
La CPI a délivré le 17 mars un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, déléguée aux droits de l’enfant auprès du président, pour « déportation illégale » d’enfants ukrainiens. Commentant cette décision, le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou ne reconnaissait pas la compétence de la CPI. La diplomatie russe a pour sa part souligné que les décisions de la CPI n’avaient aucune importance pour la Russie et que les éventuels mandats d’arrêt étaient juridiquement nuls et non avenus.