La Guinée équatoriale fête le 12 octobre les 56 ans de son indépendance. TASS a rédigé un dossier sur l’histoire de ce pays.
Période coloniale
En 1472, des navigateurs portugais ont découvert dans le golfe de Guinée une île baptisée plus tard en l’honneur du chef de leur expédition Fernando Poo (nom actuel Bioko). Ensuite, les îles d’Annobon et de Corisco ont été découvertes. Entre le XVe et le XVIIIe siècles, ces territoires demeuraient la propriété du Portugal, mais n’étaient guère exploités, car les Portugais n’arrivaient pas à s’y implanter à cause d’une résistance acharnée de la population locale. En 1778, suite à une série de guerres, la Portugal a cédé ces îles à l’Espagne. Au milieu du XIXe siècle, les Espagnols ont également conquis le territoire continental de la Guinée équatoriale moderne – Rio Muni – en repoussant les habitants vers les montagnes. En 1926, les possessions insulaires et continentales de la couronne espagnole ont été réunies en colonie de Guinée espagnole.
En 1959, sous la pression de l’ONU (la question de l’indépendance du pays a été évoquée à plusieurs reprises par les Nations unies), le gouvernement espagnol a changé le statut de la Guinée espagnole en la déclarant province d’outre-mer. La consolidation du mouvement de libération nationale a cependant torpillé le processus d’intégration de la nouvelle province à la métropole. En 1964, ce territoire a reçu une autonomie intérieure sous la pression des forces nationalistes locales. En 1967, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution appelant à octroyer l’indépendance à ce territoire le plus rapidement possible. Le référendum de 1968 a approuvé le projet de Constitution du nouvel État.
Indépendance
La république de Guinée équatoriale a été proclamée le 12 octobre 1968. L’ancien responsable de l’administration coloniale Francisco Macias Nguema a été élu président. En 1970, il a décrété de dissoudre les partis politiques pour les remplacer par le Parti uni national des travailleurs (Punt) réunissant toute la population adulte du pays. En mai 1971, il a annulé les articles de la Constitution limitant le pouvoir du président pour se faire proclamer président à vie lors du deuxième congrès du Punt en juillet 1972. La Constitution du 29 juillet 1973 a fixé le pouvoir absolu du président et le monopartisme en établissant de fait un régime dictatorial dans le pays. Environ un tier des habitants du pays (entre 80.000 et 100.000 personnes) a péri ou a fui la Guinée équatoriale à l’époque des répressions.
Le 3 août 1979, le régime de Macias Nguema a été renversé par un coup d’État militaire mené par le colonel-lieutenant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Il a suspendu la Constitution, a dissous le parlement et le Punt et a interdit toute activité politique. Les putschistes ont formé le Conseil militaire suprême présidé par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Le référendum d’août 1982 a adopté une nouvelle Constitution offrant à ce dernier un mandat présidentiel de sept ans. Le nouveau pouvoir a dissous le Conseil militaire suprême, a organisé les élections législatives (sans partis politiques) et a formé le gouvernement. En 1987, le président a formé le Parti démocratique de Guinée équatoriale, le seul mouvement politique légal dans le pays jusqu’en 1992. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a été réélu en 1989 dans un contexte d’absence de toute alternative.
En 1991, les autorités ont annoncé une transition « progressive et par étapes » vers une gouvernance démocratique. Une nouvelle Constitution a été adoptée en novembre 1991, tandis que le multipartisme a été introduit en janvier 1992. Dans tous les cas, les législatives de 1993, de 1999, de 2004, de 2008, de 2013 et de 2022 se sont soldées par des victoires écrasantes du parti du président, réélu en 1996, en 2002, en 2009, en 2016 et en 2022 avec plus de 90% des voix en sa faveur. Le référendum de 2011 a adopté une réforme constitutionnelle limitant le pouvoir présidentiel à deux mandats consécutifs de sept ans.
Économie
En 2022, le PIB de la Guinée équatoriale a atteint 11,8 milliards de dollars (contre 50,6 millions en 1980), selon la Banque mondiale. La croissance s’est chiffrée à 3,1%, avec une inflation de 5,0% et un chômage à 8,7%. L’économie nationale s’appuie tout d’abord sur le secteur des services (44,5% du PIB) et l’industrie (22,8%), principalement minière. Les exportations d’hydrocarbures assurent environ les trois quarts des recettes budgétaires. Les principaux partenaires commerciaux du pays sont l’Espagne, la Chine, les États-Unis et le Japon. Son PIB par habitant a atteint 5.320 dollars en 2022 contre une moyenne de 2.432 dollars en Afrique subsaharienne. Dans le même temps, la Guinée équatoriale fait partie des pays les moins développés du monde, selon le classement de l’ONU. D’après la Banque africaine de développement, 67% de la population du pays vivent dans la pauvreté (cet indice prend en considération plusieurs facteurs). En 2021, la Guinée équatoriale s’est retrouvée en 145e position (sur 191) dans l’indice du développement humain de l’ONU.
Structure de l’État
La Guinée équatoriale est une république présidentielle. La Constitution actuelle date de 1991 et les derniers amendements ont été adoptés lors d’un référendum le 13 novembre 2011.