TASS DOSSIER. Le 7 août, la Côte d’Ivoire célèbre le 64e anniversaire de son indépendance. TASS a préparé un dossier consacré à l’histoire de ce pays.
Période précoloniale
Au début du IIe millénaire après J.-C., le territoire ivoirien moderne était peuplé des Sénoufo qui ont fondé la ville de Kong, l’un des plus grands centres régionaux de commerce caravanier. Aux XVe-XVIe siècles, les Sénoufo ont été évincés vers le nord-ouest par les peuples de langue mandéenne qui ont fondé un État avec Kong comme capitale au XVIIIe siècle. Le nord du pays était sous l’influence des empires du Ghana, du Mali et de Songhaï.
Période coloniale
Les Européens se sont mis à conquérir ces territoires à la fin du XVe siècle. À l’époque, les marchands en importaient de l’ivoire, d’où a résulté le nom du pays.
Dans les années 40 du XIXe siècle, les Français se sont implantés sur le littoral de la Côte d’Ivoire et depuis les années 1880 ils ont commencé à étendre leur influence à l’intérieur des terres. Suite aux traités de protectorat imposés par Paris aux dirigeants locaux en 1887-1889, le 10 mars 1893 la Côte d’Ivoire a été proclamée colonie française pour faire partie de l’Afrique-Occidentale française (AOF) à partir de 1895.
Ce n’est qu’en octobre 1946 que ce statut a changé: la Côte d’Ivoire est devenue un territoire d’outre-mer au sein de la Communauté française. La même année, la première organisation politique africaine y a vu le jour, c’est le Parti démocratique encadré par Félix Houphouët-Boigny.
Indépendance
Le 4 décembre 1958, la Côte d’Ivoire est devenue une république autonome au sein de la Communauté française et a acquis son indépendance le 7 août 1960. Le 27 novembre 1960, Félix Houphouët-Boigny a été élu premier président de la république indépendante pour rester au pouvoir pendant six mandats consécutifs jusqu’à la mort le 7 décembre 1993, chaque élection étant sans alternative jusqu’en 1993. Son Parti démocratique restait le seul parti politique dans le pays jusqu’à 1990.
Houphouët-Boigny et son gouvernement ont mené une politique libérale attirant activement les investissements étrangers. Durant cette période, la stabilité était assurée par les taux élevés de croissance économique grâce aux prix avantageux des fèves de café et de cacao qui constituaient dans les années 1960-1970 les principales cultures d’exportation du pays.
Or, dans les années 1980, la Côte d’Ivoire a connu une crise économique à cause de la chute des prix mondiaux. Les sentiments antigouvernementaux se sont intensifiés dans le pays; par conséquent, en mai 1990, les partis politiques ont été légalisés sous la pression de l’opposition.
Le 22 octobre 1995, Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique, s’est fait élire chef d’État. Son gouvernement discriminait les migrants – ressortissants du Burkina Faso, du Bénin, de Guinée et du Ghana, qui représentaient un quart de la population de la Côte d’Ivoire -, ce qui s’est soldé par un putsch en décembre 1999. Le Comité national de salut public avec le général Robert Guéï à la tête a pris le pouvoir. En janvier 2000, un gouvernement de transition a été formé. Une nouvelle Constitution a été adoptée lors d’un référendum le 23 juillet 2000. Des élections législatives et présidentielle se sont tenues à la fin de 2000. Laurent Gbagbo, leader du Front populaire ivoirien, est devenu président le 22 octobre 2000.
Une guerre civile a éclaté due à une mutinerie armée le 19 septembre 2002. Le pays s’est vu divisé entre le sud chrétien, contrôlé par les forces gouvernementales, et le nord musulman, en proie aux rebelles. Le 24 janvier 2003, les parties ont signé un accord de trêve et ont annoncé la fin de la guerre qui avait duré neuf mois. A l’issue des négociations du gouvernement, de l’opposition et de rebelles, une coalition gouvernementale a été mise en place, mais la situation restait tendue. En février 2004, la Conseil de sécurité de l’ONU a lancé une mission de paix en Côte d’Ivoire. Un nouvel accord signé entre les rebelles et les autorités le 4 mars 2007 disposait le retrait des troupes étrangères, le désarmement des mutins et la formation d’une armée unie nationale. Le 7 avril 2007, un gouvernement de transition a été instauré à nouveau, dirigé cette fois par le chef rebelle Guillaume Soro.
Le 28 novembre 2010, le leader de l’opposition Alassane Dramane Ouattara a remporté le second tour de la présidentielle, d’après la Commission électorale indépendante. Cependant, le Conseil constitutionnel a donné la primauté à l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo, ce qui a abouti à une crise politique interne. Enfin, le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo a été destitué du pouvoir, arrêté puis remis à la Cour pénale internationale. Alassane Dramane Ouattara a pris ses fonctions présidentielles pour être réélu ensuite pour un deuxième (avec 83,66% des voix) et un troisième (avec 94,25% des voix) mandats, en 2015 et 2020 respectivement.
État moderne
De nous jours, la Côte d’Ivoire est un État unitaire à régime présidentiel. La Constitution en vigueur a été adoptée suite à référendum le 30 octobre 2016.