L’UE pourrait envisager de suspendre les droits de vote de la Hongrie

VILNIUS, 16 juillet. /TASS/. Les pays de l’Union européenne (UE) pourraient envisager de suspendre le droit de vote de la Hongrie au Conseil de l’Europe, dont elle assure la présidence depuis le 1er juillet, en raison des initiatives de paix du premier ministre Viktor Orban visant à résoudre le conflit en Ukraine. C’est ce qu’a déclaré le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna.

« Ce plan est en train de mûrir, et l’on constate déjà dans la pratique que, pendant la présidence hongroise, de nombreux pays ne viennent plus aux réunions ministérielles informelles », a-t-il déclaré, cité par le radiodiffuseur public estonien ERR. M. Tsahkna n’a pas exclu que « des processus beaucoup plus sérieux concernant la présidence hongroise [du Conseil de l’Europe] soient entamés, et il est également possible que leurs droits de vote soient suspendus ».

Selon le chef de la diplomatie estonienne, l’UE ne peut pas approuver les actions d’Orban. Selon M. Tsahkna, le premier ministre hongrois s’est rendu à Pékin et à Moscou et a tenu des réunions avec le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping, proposant des initiatives pour résoudre le conflit en Ukraine au nom de l’UE « absolument sans aucune autorité ou mandat ».

Plus tôt, la publication européenne Politico a rapporté qu’un groupe de 63 eurodéputés a demandé que la Hongrie soit privée de ses droits de vote au Conseil de l’UE. Les eurodéputés ont condamné le fait même des visites d’Orban en Russie et en Chine, sans mentionner son voyage à Kiev et ses contacts avec le candidat à la présidence américaine Donald Trump.

La Hongrie a pris la présidence de l’UE le 1er juillet. Du 2 au 11 juillet, Viktor Orban s’est rendu à Kiev, à Moscou, à Pékin et à Washington. Le fait de discuter d’initiatives de paix potentielles sans l’implication de la Commission européenne ni même l’autorisation de Bruxelles a provoqué une explosion d’indignation chez les dirigeants de l’UE ayant estimé que la Hongrie portait atteinte à l’unité européenne et à la politique de la Commission européenne consistant à soutenir l’Ukraine dans la mesure du possible.