CHISINAU, 15 juillet. /TASS/. La Moldavie doit dialoguer avec la Russie dans l’intérêt de ses citoyens. C’est ce qu’a déclaré l’ancien procureur général du pays, Alexandre Stoianoglo, candidat à la présidence pour l’opposition, en rejetant les accusations des autorités selon lesquelles il bénéficierait du soutien du Kremlin.
« Pour être un favori de Moscou, il faudrait au moins rencontrer un haut fonctionnaire russe, discuter avec lui, lui jurer fidélité. Ça devrait se passer comme ça. Rien de tel n’a eu lieu. Ni ces dernières années, ni avant les élections. Mais je pense que le dialogue avec la Russie doit être rétabli. Nous avons besoin de ressources énergétiques et d’un marché pour notre complexe agro-industriel. À quoi sert cette ambiguïté et cette hypocrisie, alors que nous achetons le même gaz russe, mais par des intermédiaires? Ou alors, quand nous recevons l’électricité de la centrale hydroélectrique de Moldavie? Qui voulons-nous tromper dans ce cas? », a déclaré Stoianoglo dans un entretien au portail moldave Tribuna.
Il a souligné qu’il était opposé au conflit en Ukraine. « La guerre ne peut pas être la solution aux problèmes. Les victimes de la guerre sont toujours celles qui n’ont rien à voir avec elle », a souligné Stoianoglo. Par ailleurs, il a appelé à « accorder une grande attention à toutes les initiatives de paix qui émergent ces derniers temps dans les bureaux de certains chefs d’État et de gouvernement. Le simple fait qu’il y ait de telles initiatives est déjà encourageant », a-t-il remarqué.
La semaine dernière, l’ancien président moldave Igor Dodon a annoncé qu’il ne serait pas avancé à l’élection présidentielle du 20 octobre prochain pour le Parti socialiste en faveur de Stoianoglo, et a proposé aux autres dirigeants de l’opposition de le soutenir en tant que candidat indépendant. De son côté, la présidente Maia Sandu s’est empressée de qualifier Stoianoglo de « candidat du Kremlin et des oligarques ».
Stoianoglo a dirigé le parquet général en 2019, remportant le concours organisé par le gouvernement alors dirigé par Sandu. Mais en 2021, il a été arrêté pour abus de pouvoir. Les motifs étaient des publications dans la presse vieilles de dix ans, mais sa culpabilité n’a pas été prouvée devant les tribunaux. Stoianoglo a déclaré aux journalistes que son licenciement était une vengeance de Sandu pour son refus d’ouvrir, à sa demande, des enquêtes pénales contre les dirigeants de l’opposition, dont Dodon. Il a également gagné son procès contre son licenciement illégal devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
L’élection présidentielle moldave aura lieu le 20 octobre. À la même date, sur l’initiative de Sandu, un référendum aura lieu, au cours duquel les citoyens pourront se prononcer sur l’adhésion du pays à l’UE. Les partis d’opposition et les représentants de la société civile ont critiqué les projets de Sandu de combiner l’élection avec un plébiscite. Ils l’ont accusée de vouloir utiliser le référendum pour freiner la baisse de popularité de la présidente et du parti au pouvoir, dans un contexte de grave crise économique et de manifestations de l’opposition.