WASHINGTON, 14 mai. /TASS/. Les États-Unis réexamineront en profondeur leurs relations avec la Géorgie si la loi sur les agents de l’étranger est adoptée dans ce pays, a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, lors d’un point-presse régulier.
« Toutefois, si ce projet de loi est adopté, il nous obligera à reconsidérer fondamentalement nos relations avec la Géorgie », a-t-elle déclaré. La porte-parole du dirigeant américain a refusé de préciser quels seraient les résultats d’une telle réévaluation.
Elle s’est déclarée « profondément préoccupée » par le projet de loi adopté par le parlement géorgien. « Nous espérons que la présidente [géorgienne] [Salomé Zourabichvili] y opposera son veto. On ne sait pas encore si le parlement tentera de passer outre cet éventuel veto. Nous avons ouvertement exprimé notre préoccupation quant à ce projet de loi, qui est contraire aux valeurs démocratiques et qui éloignera encore davantage la Géorgie des valeurs de l’UE et de l’Otan », a déclaré Mme Jean-Pierre.
Selon elle, « le peuple géorgien a exprimé son opinion sur ce projet de loi en manifestant dans les rues ce week-end ». « Nous avons assisté à certaines des plus grandes manifestations de l’histoire de la Géorgie, des dizaines de milliers de manifestants pacifiques, qui n’ont pas été arrêtés par des tactiques d’intimidation, demandant à leur gouvernement de s’opposer à cette loi parce qu’ils veulent un avenir euro-atlantique », a-t-elle déclaré.
Plus tôt dans la journée, le parlement géorgien a adopté la loi sur les agents de l’étranger en troisième et dernière lecture lors d’une session plénière. L’examen du projet de loi a débuté en avril. Dès lors, d’importantes manifestations ont commencé en Géorgie. À plusieurs reprises, les manifestations ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. L’opposition et les diplomates occidentaux le considèrent comme un frein à l’intégration du pays dans l’Union européenne (l’UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat à l’adhésion en décembre).
Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, estime que cette loi est nécessaire pour rendre transparent le financement depuis l’étranger de certaines organisations non gouvernementales et des médias. La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a déclaré qu’elle opposerait son veto au projet de loi s’il était adopté en troisième lecture, tout en admettant qu’il s’agirait d’un geste symbolique. Le Rêve géorgien dispose de suffisamment de voix au parlement pour passer outre le veto de la présidente.