HARARE, 5 avril. /TASS/. Deux régions semi-autonomes de Somalie (le Somaliland et le Puntland) ont refusé de se conformer à la décision des autorités du pays de fermer les consulats éthiopiens. C’est ce qu’a rapporté le site Garowe en se référant au vice-ministre des Affaires étrangères du Somaliland, Rod Elmi, et au représentant du gouvernement du Puntland, Mahmoud Aidid Dirir.
Auparavant, les autorités somaliennes avaient annoncé l’expulsion dans les 72 heures de l’ambassadeur éthiopien Muktar Mohamed Ware et la fermeture des consulats éthiopiens à Hargeisa (Somaliland) et à Garowe (Puntland). L’ambassadeur somalien à Addis-Abeba a été rappelé à Mogadiscio « pour des consultations approfondies ». Comme l’indique l’agence de presse Sonna, ces mesures sont motivées par « la violation de la souveraineté [de la Somalie] et l’ingérence dans les affaires intérieures ». La Somalie a donné à l’Éthiopie sept jours pour « cesser ces actions ».
Le 1er janvier 2024, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le dirigeant du Somaliland Muse Bihi Abdi ont conclu un protocole d’accord visant à garantir l’accès de l’Éthiopie aux ports maritimes. Selon le journal Addis Standard, le Somaliland a proposé à l’Éthiopie d’établir une base navale sur son territoire en échange de sa reconnaissance en tant qu’État souverain.
Les autorités somaliennes ont fait part de leur intention de contester le mémorandum, qu’elles considéraient comme une violation de la souveraineté du pays. La présidence somalienne a indiqué que Mogadiscio n’hésiterait pas à prendre des mesures à l’encontre d’Addis-Abeba au sujet de cet accord. L’état-major général des forces armées éthiopiennes a déclaré qu’Addis-Abeba mettait ses forces armées en état d’alerte pour prévenir les tentatives de déstabilisation internes et externes du pays.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a appelé l’Éthiopie et la Somalie à faire preuve de retenue, à désamorcer la situation et à engager un dialogue productif.