BERLIN, 19 mars. /TASS/. Le bureau du procureur général allemand a accusé un citoyen allemand d’espionnage en faveur de la Russie et de divulgation de secrets d’État, indique un communiqué de l’agence.
Le militaire Thomas H. a été interpellé le 9 août 2023. Il travaillait à l’Office fédéral de l’armement, des technologies de l’information et des applications (subordonné au ministère allemand de la Défense), qui s’occupe notamment de l’achat d’équipements militaires pour la Bundeswehr (forces armées allemandes). « Depuis mai 2023, de sa propre initiative, il a approché à plusieurs reprises le consulat général de Russie à Bonn et l’ambassade de Russie à Berlin et leur a proposé de coopérer. Ce faisant, il a une fois transmis des informations qu’il avait obtenues dans le cadre de ses activités professionnelles en vue d’un transfert ultérieur aux services de renseignement russes », affirme le communiqué.
« Il y a suffisamment de raisons de croire que l’accusé travaillait pour un service de renseignement étranger. À cet égard, il est également accusé d’avoir divulgué des secrets d’État », a indiqué le bureau du procureur. Il a précisé que les accusations avaient été portées le 11 mars. Thomas H. est placé en détention provisoire.
Plus tôt dans la journée, un porte-parole du bureau du procureur général allemand, confirmant des publications dans la presse locale, a déclaré que la justice enquêtait sur la fuite d’une conversation entre des officiers allemands, au cours de laquelle la possibilité d’attaquer le pont de Crimée avec des missiles Taurus a été discutée. Cette information a été communiquée à TASS.
« En relation avec l’écoute d’une conversation entre des représentants de la Bundeswehr le 19 février 2024, le bureau du procureur mène une enquête en vertu de l’article 99 du Code pénal contre des personnes inconnues, soupçonnées de mener des activités de renseignements », peut-on lire dans la réponse du bureau du procureur général.
Le 1er mars, la rédactrice en chef de la chaîne RT, Margarita Simonian, a rapporté que le jour où le chancelier allemand Olaf Scholz avait déclaré que l’Otan n’était pas et ne serait jamais impliquée dans le conflit ukrainien, des officiers allemands haut gradés avaient discuté de la possibilité d’attaquer le pont de Crimée sans que les autorités allemandes n’aient à en subir les conséquences. Margarita Simonian a évoqué l’existence d’un enregistrement audio confirmant la conversation et a publié plus tard une transcription de celle-ci. Il montre que des officiers ont discuté de la capacité des missiles Taurus à détruire le pont de Crimée, ainsi que des détails de la préparation de l’attaque.
Le 4 mars, l’ambassadeur allemand Alexander Lambsdorff a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères pour s’expliquer après la diffusion de la conversation des officiers.