STOCKHOLM, 4 décembre. /TASS/. La Finlande a pratiqué une discrimination systémique à l’encontre du peuple samis pendant plusieurs décennies. C’est ce qu’indique le rapport de la commission pour la vérité et la réconciliation avec les Samis créée par le gouvernement finlandais.
« En Finlande, il n’existait pas de loi obligeant les écoles à n’utiliser que la langue finnoise. Néanmoins, les récits recueillis auprès des Samis montrent que l’assimilation était une pratique tacite qui dominait dans les écoles des décennies passées ainsi que dans les internats ayant existé jusqu’à la fin du XXe siècle », a déclaré la présidente de la commission, Hannele Pokka.
La commission note qu’il n’existe pas, dans la société finlandaise, de connaissances systématiques sur la culture et le statut des Samis en tant que peuple autochtone, ce qui alimente à leur égard des attitudes empreintes de préjugés. Elle a constaté que les enfants samis étaient punis pour l’usage de leur langue maternelle, ce qui a entraîné une rupture de la continuité culturelle et linguistique. Le rapport souligne que les Samis sont régulièrement confrontés au racisme et à la discrimination et que leurs droits fonciers ainsi que leurs pratiques traditionnelles d’élevage de rennes et de pêche ne sont pas protégés par la loi. Les exercices de l’armée finlandaise, l’exploitation minière et le développement des infrastructures énergétiques du pays ont également lieu sur les territoires habités par les Samis.
La commission a formulé 68 recommandations pour surmonter cette crise. Parmi les propositions, figurent la reconnaissance officielle par la Finlande de sa responsabilité dans la politique d’assimilation des Samis, ainsi que la création d’un poste de secrétaire d’État chargé des affaires de ce groupe ethnique auprès du cabinet du premier ministre.
Selon le rapport Saamebarometri publié par le ministère finlandais de la Justice en 2024, la population samis s’élevait à environ 11.600 personnes dans le pays en 2023.