L’Inde crée un important centre de renseignement près de la frontière bangladaise

NEW DELHI, 12 novembre. /TASS/. L’armée indienne a commencé la construction d’un important centre de renseignement, ainsi que d’une première base militaire destinée à accueillir des unités aéroportées et de l’armée de terre dans l’État du nord-est de l’Assam, à 40 km de la frontière avec le Bangladesh. C’est ce qu’a rapporté l’agence Press Trust of India (PTI).

La construction de ces infrastructures intervient en raison de l’augmentation de la criminalité transfrontalière, de l’activité accrue des groupes fondamentalistes dans la région, et dans le contexte des actions potentielles du Bangladesh pour bloquer le corridor stratégique de Siliguri de 22 km, qui relie le nord-est de l’Inde au reste du pays.

« Les bases dans l’Assam permettront à l’armée indienne de renforcer son réseau de renseignement, incluant le renseignement humain et électronique, et d’étendre ses capacités opérationnelles dans la région », ont précisé des sources du PTI au ministère de la Défense. Selon des experts, depuis l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement intérimaire au Bangladesh, la position du pays envers l’Inde a radicalement changé. Les visites fréquentes de politiciens et militaires pakistanais de haut rang au Bangladesh suscitent de vives inquiétudes à New Delhi. L’autorisation donnée par les autorités bangladaises à la Chine d’utiliser l’aérodrome de Lalmonirhat, situé près du corridor de Siliguri, préoccupe également l’Inde.

Plus tôt cette année, le Bangladesh a officiellement demandé à l’armée pakistanaise de former ses militaires, ce qui constituerait une première depuis la guerre de libération de 1971. Dacca a également exprimé son intention d’acheter 32 chasseurs JF-17 à Islamabad et a autorisé la première visite en 50 ans d’un navire de la marine pakistanaise dans l’un de ses ports.

En mars 1971, en réponse à la proclamation de l’indépendance du Bangladesh, les autorités pakistanaises ont eu recours à la terreur et à des répressions massives. La guerre indo-pakistanaise (3-16 décembre 1971) s’est soldée par la capitulation des troupes pakistanaises. Selon le gouvernement bangladais, la guerre a fait 3 millions de morts. Les historiens indépendants estiment le nombre de victimes à environ 500.000.

Début août 2024, un changement de gouvernement a eu lieu au Bangladesh. Sur fond de manifestations anti-gouvernementales, la première ministre Sheikh Hasina a démissionné, quitté le pays et s’est envolée pour l’Inde. Selon certaines sources, la répression des protestations contre elle et son gouvernement aurait fait environ 1.500 morts et plus de 19.900 blessés. Le 8 août, un gouvernement intérimaire dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a prêté serment au Bangladesh.