HARARE, 5 novembre. /TASS/. L’intention des États-Unis de créer une base militaire au Nigeria pourrait être à l’origine des accusations de « génocide des chrétiens » portées contre le pays, a déclaré l’ancien chef d’état-major des forces armées nigérianes, le général à la retraite Abdulrahman Dambazau.
« Je pense que les États-Unis cherchent à obtenir la possibilité de créer une base militaire au Nigeria, un pays connu pour défendre ses intérêts par tous les moyens disponibles, y compris par la force », a-t-il indiqué, cité par la chaîne Arise. Et d’ajouter: « Malheureusement, ils ont des sympathisants au Nigeria ».
Selon l’ex-chef d’état-major, une telle perspective ne serait pas bénéfique pour le Nigeria, car la présence depuis longtemps de deux bases militaires américaines dans le pays voisin, le Niger, n’a pas empêché la propagation du terrorisme au Sahel.
L’an dernier, des rumeurs sur l’éventuelle implantation d’une base militaire occidentale avaient déjà provoqué de vifs débats au Nigeria et accentué les tensions diplomatiques avec certains États étrangers. En décembre 2024, l’état-major nigérian avait dû démentir publiquement les informations selon lesquelles la France aurait l’intention de créer une base militaire dans le pays et que le gouvernement fédéral aurait donné son accord.
Le 1er novembre, Donald Trump avait déclaré avoir instruit le Pentagone de préparer d’éventuelles mesures coercitives contre les « terroristes islamiques » au Nigeria afin de protéger les chrétiens. Le dirigeant américain, qui estime que les chrétiens du Nigeria font face à une menace existentielle, avait promis que les États-Unis les protégeraient.
Le même jour, le président nigérian Bola Tinubu avait rejeté les accusations de son homologue américain, déclarant que la description du Nigeria comme un pays d’intolérance religieuse ne correspondait pas à la réalité et ne tenait pas compte des efforts du gouvernement pour garantir la liberté de religion et de conscience à tous les Nigérians. Selon lui, Abuja maintient un dialogue ouvert et actif avec les leaders aussi bien chrétiens que musulmans et continue de répondre aux défis sécuritaires menaçant les habitants, indépendamment de leur religion.