GENÈVE, 5 août. /TASS/. Les autorités ukrainiennes ont détourné les activités humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) relatives aux disparus et prisonniers de guerre à des fins politiques, afin de contourner les pressions des familles des victimes. C’est ce qu’a révélé Jürg Eglin, chef de la délégation du CICR en Ukraine, dans un entretien au journal Le Temps.
Selon lui, depuis le début de ses activités, le Bureau spécialement créé par le CICR de l’Agence centrale de recherches pour la situation en Ukraine a subi de fortes pressions de la part des familles des victimes. Plus précisément, l’organisation a été « accusée d’indifférence » ainsi que « d’actions dépassant son mandat ». M. Eglin a expliqué que cela ne découlait pas uniquement des souffrances compréhensibles des proches des disparus et prisonniers de guerre. Selon son analyse, cette pression résultait également d’actions délibérées de la partie ukrainienne, intégrant « une dimension politique » et visant à « instrumentaliser l’action humanitaire à ses propres fins ».
« Les autorités ukrainiennes nous ont parfois utilisés pour détourner l’attention », a-t-il souligné.
Le Bureau de l’Agence centrale de recherches du CICR, dédié à la situation en Ukraine, a commencé ses opérations en mars 2022. Il agit en tant que médiateur neutre, apportant son soutien aux personnes recherchant des proches des deux côtés de la ligne de front.
Conformément aux Conventions de Genève, les parties sont tenues d’informer le CICR sur toutes les personnes protégées sous leur contrôle, ce qui réduit considérablement les risques de disparitions forcées.