Sachs explique comment les États-Unis ont refusé d’empêcher le conflit en Ukraine en 2021

SHANGHAI, 22 juillet. /TASS/. À la fin de l’année 2021, l’administration américaine a refusé d’envisager un gel de l’élargissement de l’Otan et n’a pas voulu prévenir le conflit en Ukraine. C’est ce qu’a déclaré à TASS le professeur Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université Columbia, en visite à l’université Fudan.

« En décembre 2021, le président russe Vladimir Poutine a proposé au président américain Joe Biden un accord de sécurité, en demandant l’arrêt de l’élargissement de l’Otan. J’ai alors appelé la Maison-Blanche pour parler avec Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, et je lui ai dit: « Jake, empêchez la guerre, dites que l’Otan ne s’élargira pas ». Il m’a répondu: « Non, ce n’est pas possible, notre politique est celle de la porte ouverte » », a rapporté l’expert.

Jeffrey Sachs a ensuite demandé si cette « politique de la porte ouverte » s’appliquait aussi à la Russie et si Moscou pouvait, par exemple, installer une base militaire dans l’hémisphère occidental. Jake Sullivan lui aurait alors assuré qu’il n’y aurait ni élargissement de l’Otan ni conflit.

« Ce gouvernement agit comme des enfants. Les discussions que j’ai entendues étaient creuses, comme s’ils ignoraient tout. Ils disent: « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien ». Et maintenant, cela fait trois ans que la guerre dure. À mon avis, ce conflit aurait pu être évité dès janvier 2022, mais ils l’ont attisé », a déclaré l’universitaire.

Après le début des pourparlers à Istanbul en avril 2022, Jeffrey Sachs s’était rendu à Ankara pour rencontrer les médiateurs turcs. « Le 15 avril 2022, un projet d’accord quasiment finalisé a été présenté. Mais les États-Unis ont demandé de ne pas le signer, et [Vladimir] Zelenski a refusé », a-t-il affirmé. « Les États-Unis ont fait obstacle à la paix dès le départ », a-t-il souligné.

En décembre 2021, la Russie avait adressé aux États-Unis et à l’Otan des propositions de garanties de sécurité, exigeant notamment un engagement juridique à ne pas poursuivre l’élargissement vers l’est, ainsi qu’un retour de l’infrastructure militaire de l’Otan à ses positions de 1997. Fin janvier, Bruxelles et Washington avaient transmis à Moscou leurs réponses écrites, excluant toute concession sur les points jugés cruciaux par la Russie.

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