DUBAÏ, 22 juillet. /TASS/. Les menaces brandies par les pays de l’UE3 (Royaume-Uni, Allemagne et France) d’activer le mécanisme de snapback, qui permettrait de rétablir les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU à l’encontre de l’Iran, reflètent, selon le journal d’État Iran, un nouvel axe stratégique de l’Union européenne centré sur la militarisation.
D’après le média, le durcissement de la position de l’UE3 sur le programme nucléaire iranien coïncide avec une intensification sans précédent de la coopération militaire au sein de l’UE et la mise en avant du concept d’autonomie stratégique. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les propos du chancelier allemand Friedrich Merz affirmant qu’Israël, en attaquant l’Iran, « fait le sale boulot » pour les Européens, souligne l’article.
Le journal relève que faire pression sur Téhéran et mettre en scène la « puissance » européenne sont devenus pour l’UE un moyen de préserver sa cohésion, tant en interne que sur la scène internationale. Ainsi, poursuit le journal, les reproches adressés à l’Iran pour non-respect du Plan d’action global commun (PAGC) ne seraient qu’un prétexte destiné à justifier une politique de menaces à son encontre.
Précédemment, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaei, avait annoncé qu’un nouveau round de négociations au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères entre l’Iran et l’UE3 se tiendrait le 25 juillet à Istanbul pour tenter de lever les désaccords liés au programme nucléaire iranien. Le site Axios avait auparavant fait savoir que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France s’étaient entendus pour fixer à fin août la date butoir pour un nouvel accord nucléaire avec l’Iran. Sinon l’UE3 prévoit d’enclencher le mécanisme snapback pour rétablir les sanctions qui ont été levées dans le cadre de l’accord de 2015.
En mars, invoquant une prétendue menace de la part de la Russie et de la Biélorussie, l’UE avait approuvé un plan de militarisation. Bruxelles avait annoncé une hausse des dépenses militaires et l’élaboration de mécanismes de coordination de la défense. Le 27 juin, lors d’un sommet européen, les États membres étaient convenus d’élaborer d’ici octobre une feuille de route pour financer cette militarisation, conformément à la décision récente du sommet de l’Otan de porter les dépenses militaires à 5% du PIB.