MOSCOU, 7 juillet. /TASS/. Les épidémiologistes estiment que plus de 15 millions de personnes sur les 1,34 milliard nées sur Terre au cours des 20 dernières années se verront diagnostiquer un cancer de l’estomac et que la fréquence de ces formes de tumeurs va sextupler dans les pays en développement de l’Afrique subsaharienne dans les décennies à venir. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue scientifique Nature Medicine.
« Nos calculs prouvent que 42% des futurs cas de cancer de l’estomac parmi ceux qui sont aujourd’hui enfants et adolescents seront localisés dans des pays où cette forme de tumeur est actuellement rare. » Ainsi, le nombre de cas en Afrique subsaharienne atteindra 1,4 million d’ici 2101, soit six fois plus qu’en 2022, en raison notamment de l’évolution démographique, indique l’étude.
Les chercheurs ont analysé les données sur le cancer de l’estomac dans 185 pays membres de l’ONU dans le contexte des projections démographiques de l’organisation internationale pour évaluer la progression de la maladie parmi les enfants et adolescents aujourd’hui âgés de huit à quatorze ans.
C’est l’infection chronique par la bactérie Helicobacter pylori qui est une cause majeure et qui contribue à expliquer l’augmentation des cancers de l’estomac chez les jeunes ces dernières années, selon l’étude. Les calculs montrent que dans les prochaines décennies, 15,6 millions de personnes nées entre 2008 et 2017 devraient développer un cancer de l’estomac et 76% des cas pourraient être causées par cette bactérie. Environ 40% des cas seront diagnostiqués en Chine et en Inde, les deux pays les plus peuplés du monde, ainsi que dans d’autres pays à forte population. L’Afrique subsaharienne ne sera pas épargnée et le nombre de cas pourrait être multiplié par six, voire plus, notamment en raison d’erreurs de diagnostic d’infection à Helicobacter pylori.
Le cancer de l’estomac est l’une des formes les plus courantes de tumeurs malignes. En moyenne, il est diagnostiqué chaque année chez quelque 1,7 million de patients et cause la mort d’environ 1,3 million de personnes.