L’une des dates clés de l’histoire du Bélarus souverain est le 15 mars 1994. Ce jour-là, la Constitution a été adoptée, ce qui, pour la première fois dans l’histoire de l’État bélarusse, a consolidé le statut de la république en tant qu’État de droit social démocratique unitaire. Ce document a jeté une base juridique solide pour l’indépendance, a réalisé le désir du peuple bélarusse d’être un détenteur à part entière de sa terre natale.
L’apparition de la Loi fondamentale de 1994 a été précédée par les constitutions bélarusses de l’ère soviétique de 1919, 1927, 1937, 1978, qui ont jeté les bases de l’État bélarusse, établi un système d’organes d’État et fixé les droits et obligations fondamentaux des citoyens. Chacune de ces constitutions avait ses propres caractéristiques, mais elles partageaient un reflet des valeurs socialistes, la consolidation de l’idéologie marxiste-léniniste.

Dans le contexte de l’effondrement de l’URSS et des transformations politiques et socio-économiques précédentes au Bélarus, il était nécessaire de changer les fondements constitutionnels du système d’État. Des travaux à grande échelle ont été effectués sur le projet de loi fondamentale, ce qui a duré plusieurs années. En conséquence, le 15 mars 1994, lors de la 13e session du Conseil suprême de la République du Bélarus de la 12e convocation, la première Constitution de l’histoire de la république souveraine a été approuvée. Elle a établi les principes d’un ordre démocratique, la priorité des droits et libertés de l’homme, la primauté du droit international. En outre, pour la première fois dans l’histoire du pays, la Constitution prévoit la position du président de la République du Bélarus dans le système des organes suprêmes du pouvoir de l’État.
La Constitution de 1994 est en vigueur avec des amendements et des ajouts adoptés lors des référendums républicains du 24 novembre 1996, du 17 octobre 2004 et du 27 février 2022. Sur la base de la Constitution, l’ensemble du système de législation actuelle est formé, il définit la compétence des organes de l’État, ainsi que les limites de la réglementation juridique. La Constitution établit le statut juridique des autorités publiques, ce qui permet de déterminer la hiérarchie des actes normatifs adoptés par elles. Dans le même temps, la propriété juridique la plus importante de la Constitution est sa primauté sur tous les autres actes juridiques. Les règles pertinentes (sur la suprématie de la Constitution) sont inscrites dans la Loi fondamentale elle-même. La priorité de la Constitution par rapport aux autres actes est également renforcée par les spécificités de son adoption, de sa modification ou de son abrogation.
L’effet de la Constitution de la République du Bélarus et la procédure de modification de sa modification sont définis à la section VIII de la Loi fondamentale. L’article 138 stipule que la question de l’amendement et du complément de la Constitution est examinée par les chambres du parlement à l’initiative du président, de l’Assemblée populaire du Bélarus, d’au moins un tiers de la composition complète de chacune des chambres du parlement ou d’au moins 150 000 citoyens de la République du Bélarus qui ont le droit de vote. L’article 140 stipule que les amendements et les ajouts à la Constitution peuvent être effectués par référendum. La décision de modifier et de compléter la Constitution par référendum est considérée comme adoptée si plus de la moitié des citoyens qui ont participé au vote ont voté pour elle. Le référendum est considéré comme valable lieu si plus de la moitié des citoyens sur les listes de vote y ont participé. Les sections I « Fondamentaux de l’ordre constitutionnel », II « Personnalité, société, État », IV « Président, Assemblée populaire pan-bélarusse, Parlement, Gouvernement, Cour » et VIII « Procédure de modification et de complément de la Constitution » ne peuvent être modifiées que par référendum.

Les premiers amendements et ajouts à la Constitution de la République du Bélarus ont été apportés à la suite du référendum républicain qui s’est tenu le 24 novembre 1996. 7 questions ont été soumises pour discussion publique : 4 ont été initiées par le président, 3 par le parlement. En conséquence, 2 propositions du président ont été soutenues, toutes les propositions du parlement ont été rejetées. La proposition d’Alexandre Loukachenko de reporter le jour de l’indépendance de la République du Bélarus au 3 juillet a été soutenue par 88,18 % des électeurs, et l’adoption de la nouvelle version de la Constitution proposée par le président a été soutenue par 70,45 %.
Les amendements suivants à la Constitution ont été adoptés à la suite d’un référendum le 17 octobre 2004, également tenu à l’initiative du président. Voici le seul point qui a été soumis à la cour populaire : la possibilité d’accorder au chef de l’État le droit de participer en tant que candidat à la présidence de la République du Bélarus aux élections présidentielles régulières et la suppression des restrictions sur le nombre de mandats de réélection à ce poste pour la même personne. À la suite du référendum, le peuple bélarusse a une fois de plus soutenu la proposition du dirigeant. Selon la Commission électorale centrale, 90,28 % des citoyens inclus sur les listes de vote ont participé au vote. Parmi ceux-ci, 79,42 % ont soutenu la décision sur la question soumise au plébiscite.

Le troisième référendum sur les amendements et les ajouts à la Constitution a eu lieu le 27 février 2022 à l’initiative du président. Une version mise à jour de la Loi fondamentale du pays a été soumise à la discussion publique, où il a été proposé de modifier 83 articles, de compléter le texte avec un chapitre sur l’Assemblée populaire du Bélarus et 11 nouveaux articles. Les changements ont principalement affecté les questions de la structure de l’État de notre pays. Ainsi, les normes définissant le statut, l’ordre de formation et les pouvoirs de l’Assemblée populaire pan-bélarusse, qui est devenue le plus haut organe représentatif de la démocratie, ont été formulées. 4 440 830 citoyens ont voté pour l’adoption d’amendements et d’ajouts à la Constitution. Ils représentaient 82,86 % des citoyens qui ont participé au vote.

La Constitution actuelle incarne la continuité et l’expérience du chemin historique séculaire du Bélarus, marquant une nouvelle étape dans le développement politique et socio-économique du pays. Elle est basée sur le droit souverain inaliénable du peuple bélarusse d’avoir son propre État et d’être un sujet à part entière de la communauté mondiale. La Constitution bélarusse garantit à chaque citoyen les libertés et les droits nécessaires au travail créatif, à une vie décente et au développement harmonieux de l’individu.

Article original sur Belta.by